Genre : Film d’animation, familial
Durée : 88’
Acteurs : Óscar Barberán, Sean Bean, Hugh Bonneville, Eleanor Tomlinson, Celia Imrie...
Synopsis :
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait le monde des momies ? Sous les pyramides d’Egypte se trouve un royaume fabuleux, où les momies conduisent des chars, rêvent de devenir des pop stars et vivent à l’écart de la civilisation humaine. Mais lorsqu’un archéologue sans scrupule pille un de leur trésors, Thut et la princesse Nefer, fiancés malgré eux, se voient contraints de faire équipe et de se rendre dans le monde des vivants. Accompagnés par le frère de Thut et son crocodile domestique, ils vont vivre une aventure hors du commun à Londres et former une amitié inattendue.
La critique de Julien
Après avoir travaillé comme directeur artistique sur les films "Tad l’Explorateur : à la Recherche de la Cité perdue" (2012) et sa première suite "Tad et le Secret du roi Midas" (2017), ainsi que sur différents courts-métrages, le cinéaste espagnol Juan Jesús García Galocha s’est lancé dans l’aventure d’un premier film, lequel devait sortir en 2021, avant de subir quelques retards de production. "Sacrées Momies" suit alors les aventures de trois momies, dont Nefer, la fille du Pharaon, forcée d’épouser Thut, un ancien conducteur de chars de course, et cela par mandat impérial, lui qui a été choisi par le Phoenix ancestral. À moins que ce dernier ait pris un coup de boomerang sur la tête ? Mais alors que cette cité antique évolue en secret sous l’Égypte ancienne, un ambitieux archéologue, Lord Carnaby, va la découvrir, et y voler l’alliance du Pharaon. Les futurs mariés seront dès lors forcés de se rendre dans le monde des humains afin la récupérer, accompagnés par le petit frère de Thut, Sekhem, et de Croc, leur crocodile domestique, faute de quoi Thut perdra les yeux et la langue. Chouette programme...
Malgré son postulat de base, qu’est celui d’une ville de momies vivantes à l’abri des regards humains sous une pyramide d’Égypte, "Sacrées Momies" est une aventure sans grande originalité. On ne passe pas ici à côté de la confrontation cocasse entre deux mondes qui s’opposent, car d’une époque différente, ici antique avec des momies, et celui des humains, de nos jours, à Londres, avec tout ce que cela peut donc amener de découvertes et d’adaptation ici pour les momies, notamment face à la technologie, que semble cependant bien maîtriser Sekhem, tout en maniant (plus ou moins) parfaitement le boomerang. Mais il est bien surtout question ici d’amour, entre les deux héros principaux. Car leur union, au départ forcée, se transformera ici en véritable amour, lequel va sortir de son sarcophage en cours de mésaventures. De plus, Nefer, qui rêve de devenir chanteuse, va enfin pouvoir laisser libre recours à son rêve, tandis que Thut, quant à lui, va retrouver confiance en lui, qui, depuis un accident, n’osait plus participer à des courses de chars. Sans oublier que la bande peut compter aussi sur la présence d’un animal de compagnie tout mignon, histoire d’attendrir et amuser les enfants...
Avec la conception physique de ses personnages et son écriture qui rappellent la série populaire animée "Hotel Transylvanie", "Sacrées Momies" est un film d’animation qui plaira sans doute aux jeunes enfants, car celui-ci emprunte, ici et là, des lambeaux de tout ce qu’on a déjà vu dans le genre, lequel est dès lors passe-partout en matière d’enjeux, et très convenu. Une idée de départ ne suffit donc pas à porter un film qui, s’il tente d’être actuel, donne finalement l’impression d’avoir été écrit sur du papyrus, bien qu’on en sauve sa typographie promotionnelle. On peut au moins brièvement saluer Juan Jesús García Galocha et ses scénaristes d’avoir mis le doigt sur la problématique des nombreux artefacts égyptiens pillés par les anglophones, et ici les Britanniques. C’est déjà ça de pris, ou plutôt de rendu, même si le sujet n’est aucunement exploité...