Genre : Comédie
Durée : 88’
Acteurs : Valérie Bonneton, Sidse Babett Knudsen, Camille Chamoux, Guilaine Londez, François Morel, Claire Nadeau....
Synopsis :
Pour sauver la maison de repos locale qui tombe en ruines, cinq religieuses un peu fofolles sont prêtes à tout. Y compris à participer à une course cycliste, afin d’en remporter le prix. Seul bémol : elles sont nulles à vélo. Et pour ne rien arranger, elles ne sont pas les seules sur le coup...
La critique de Julien
Alors qu’il y présentait en 2018 "Le Retour du Héros" en clôture du festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez, Laurent Tirard y découvrait en compétition un court-métrage, lequel s’appelait "Artem Silendi", et y fut récompensé, tandis qu’il racontait l’histoire muette d’un repas de bonnes sœurs qui tournait à l’affrontement. Écrit par Cécile Larripa et Philippe Pinel, le cinéaste français décidait alors de les rencontrer avec sa productrice Olivia Lagache, elle qui est aussi sa compagne. De leur collaboration est aujourd’hui né "Juste Ciel !", neuvième film de Laurent Tirard, à qui l’on doit le récent "Le Discours" (2020), d’après le roman éponyme de Fabrice Caro, sorti en 2018. Tournée essentiellement à Baume-les-Messieurs et à Toulouse-le-Château, dans le Jura, cette comédie burlesque voit deux Mères Supérieures s’affronter pour gagner une course de vélo, elles qui sont en vrai conflit de jalousie depuis l’enfance...
Il y a donc d’une part la Mère Supérieure Véronique (Valérie Bonneton), qui tente tant bien que mal de maintenir le cap de son couvent, tout en étant, dans le fond, assez incompétente, elle qui rêve de côtoyer le Pape, à Rome. Celle-ci garde alors un œil sur les Sœurs, dont Augustine (Camille Chamoux), une ancienne motarde invétérée sauvée d’une balle par la Bible, mais également Sœur Béatrice (Guilaine Londez), très naïve, à la limite de la sensiblerie, sans oublier Sœur Bernadette (Claire Nadeau), la plus âgée d’entre elles, elle qui ne parle pas et qui est installée au couvent depuis très (très longtemps), ainsi que Gwendoline, une jeune stagiaire (Louise Malek) au sein de cette famille de bonnes sœurs (y apportant un peu de modernité), elle qui tente de trouver sa place, et d’appartenir à un groupe. Et quel groupe ! Face à elles, il y a donc Mère Joséphine (la danoise Sidse Babett Knudsen, qui voulait tourner dans une vraie comédie en France depuis longtemps), la rivale de Véronique, cette dernière ayant l’habitude de perdre à chacune de leurs querelles, elle qui va donc tout faire pour inverser la tendance, face à celle qui s’annonce...
"Juste Ciel !" est sans aucun doute le film le moins réussi de son metteur en scène, la faute à un scénario très fin et sans enjeux, lui dont le pari était de revenir à un film de comédie "comme on n’en fait plus", à la de Funès (pour ne citer que lui). Malgré le charme de son humour, désuet et foufou, cette comédie pédale dans la semoule en tentant de raconter une histoire qui se vaut, elle qui est rapidement expédiée sur l’autel de la cupidité et - surtout - de la stupidité, ses bonnes sœurs se faisant la guéguerre, pour ce qui s’apparente pourtant, ici, à un acte de bonne foi communautaire, chacune de leur côté. De plus, "Juste Ciel !" en oublie ses personnages féminins dans la course, lesquels sont réduits ici à de grosses caricatures bébêtes, et trop loufoques pour être réalistes. Si quelques situations prêtent ainsi à sourire, l’ensemble tombe autant à plat que ses religieuses sur le sol, chutant de leur vélo, étant donné les bâtons dans les roues qu’elles se mettent mutuellement...