Genre : Comédie
Durée : 92’
Acteurs : Alice Pol, Eddie Mitchell, Jonathan Zaccaï, Emilie Gavois-Kahn, Fabrice Adde...
Synopsis :
Rien ne va plus pour Juliette ! L’école dans laquelle elle enseignait a brulé, et sa classe unique va devoir être dispatchée aux quatre coins du département. Pour éviter cela, elle propose une solution surprenante : installer sa classe aux Coquelicots, la maison de retraite locale, seul endroit qui puisse les accueillir le temps des travaux. Pour les enfants comme pour les pensionnaires, la cohabitation ne sera pas de tout repos, mais va les transformer à jamais. Inspiré d’une histoire vraie.
La critique de Julien
C’est au hasard d’une bande-annonce sur un documentaire sur un EHPAD aux Etats-Unis que la réalisatrice française Sophie Boudre a eu l’idée de son premier film. Sa directrice y expliquait alors qu’elle avait eu l’idée, afin de redonner de la vie à son bâtiment qu’elle trouvait trop morose, d’y intégrer une classe de maternelle, elle qui y avait vu ses pensionnaires retrouver le sourire. C’est de cette histoire dont la cinéaste s’est inspirée pour "Un Petit Miracle", lequel met en scène le combat d’une institutrice maternelle (Alice Pol) pour sauver l’unique classe de la commune, alors que son école vient de brûler, tandis que le seul endroit capable d’accueillir les bambins est la résidence les Platanes, soit une maison de retraite. Avec le coup de pouce du Maire (Régis Laspalès), cette cohabitation va pourtant créer des liens, et rappeler les bienfaits du vivre-ensemble, et cela malgré les réticences initiales du responsable des lieux (Jonathan Zaccaï), lequel, angoissé, est contraint par des réglementations très strictes, en plus de manquer d’effectifs et de ne pas pouvoir compter sur le soutien affirmé des autorités politiques, justement à son encontre.
Malgré son titre, "Un Petit Miracle" n’en a rien d’un, lequel recycle un scénario pas très "étanche" dans ses intentions, prévisibles, tire-larmes à souhait, et tout en incohérences. En effet, voire, par exemple, le personnage d’Alice Pol enseigner la Seconde Guerre mondiale à de très jeunes enfants, ce qui verra - évidemment - les patriarches s’intégrer au groupe d’élèves pour leur en livrer leur propre témoignage, est quelque peu dérisoire, opportuniste, et surfait. Tourné dans le joli village de Ventabren près d’Aix-en-Provence, le film de Sophie Boudre mord la poussière et sent la naphtaline à plein nez, malgré la bienveillance, la tendresse et le respect entre ses pairs (et impairs !) qui s’en dégagent. Et la présence au casting d’Eddy Mitchell qui nous ressort le rôle du grand-père bougon (et un peu gâteau) en dit long sur l’audace de ce projet intergénérationnel, dont l’objectif premier est "de faire du bien" (d’après les mots de sa réalisatrice). Malheureusement, l’ensemble est ici tellement téléphoné et dirigé que l’émotion ne prend jamais, et cela malgré la générosité de ses jeunes enfants, et de ses retraités (ici quelque peu décomplexés, et qui ne semblent pas avoir besoin de la jeunesse pour rester en selle). Sans compter qu’il ne dit finalement pas grand-chose de la situation difficile des EHPAD et de ceux qui y travaillent, n’offrant ici qu’un son de cloche, et passant donc à côté de ce sujet, pourtant intéressant. Alors oui, "Un Petit Miracle" tente maladroitement de donner un (très) gentil second souffle à la communion entre les générations, mais certainement pas au cinéma, et encore moins à la comédie sociale. Loin d’être honteux, donc, mais plutôt vain et inoffensif.