Genre : Thriller
Durée : 107’
Acteurs : Grace Fulton, Virginia Gardner, Jeffrey Dean Morgan...
Synopsis :
Deux meilleures amies, Becky et Hunter, dont la vie consiste à repousser les limites et leurs peurs, veulent relever un nouveau défi : escalader une tour de télécommunication désaffectée de plus de 600 mètres de haut. Mais lors de leur escalade, malgré leur expertise en la matière, les deux femmes se retrouvent coincées dans la tour et contraintes d’y survivre sans ressource, et sous un soleil cuisant.
La critique de Julien
"Fall", c’est le premier des cinq films réalisés par le metteur en scène britannique Scott Man à réussir à se frayer un (petit) chemin dans nos salles de cinéma, étant donné qu’il n’est distribué qu’en Flandres et à Bruxelles, par Kinepolis Film Distribution. Dans ce survival, deux amies décident d’escalader une tour corrodée et désaffectée de télévision d’une hauteur de 2 000 pieds (610 m), et cela près d’un an après que Becky (Grace Caroline Currey) ait perdu son mari Dan (Mason Gooding) lors d’une chute en montagne, tout en étant témoins du terrible événement. Sous l’impulsion de son intrépide meilleure amie Hunter (Virginia Gardner), cette escapade vertigineuse sera alors l’occasion pour Becky d’exorciser cette disparition et de passer à autre chose, ainsi que de disperser les cendres de son défunt mari au sommet de cette tour... Et rien de tel aussi qu’une bonne dose d’adrénaline pour se rappeler qu’on est vivant, mais peut-être plus pour très longtemps dans le cas de ces deux demoiselles, étant donné qu’elles qui se retrouveront coincées au sommet de cette tour, sur une plateforme exiguë, et sans aucun moyen direct d’en descendre...
Tandis que le film a été tourné dans le désert de Mojave en Californie, la tour en question n’est pas une pure invention, elle qui s’inspire véritablement de la véritable tour radio KXTV / KOVR Tower à Walnut Grove, en Californie, et qui mesure également plus de 2 000 pieds de haut, inscrite dès lors au titre de l’une des plus hautes structures au monde. Cependant, cette tour n’a pas servi de décor au film, étant donné que seule sa partie supérieure a été reconstituée au sommet d’une montagne, ainsi qu’en studio. Pourtant, le résultat donne littéralement le vertige, surtout vis-à-vis des attitudes des demoiselles, qui ne se tiennent que trop peu à notre goût sur cette étroite plateforme, perchée à plus de 600m d’altitude. Aussi, Scott Mann parvient à donner beaucoup de relief aux images qu’il filme, utilisant à bon escient la technique de plongée et de contre-plongée, et cela même dans sa manière de filmer des plans pour le moins anodins, comme celui où l’une de deux femmes regarde, depuis la fenêtre d’un fast-food, la tour qu’elles grimperont le lendemain. L’inquiétude se laisse alors déjà dessiner sur leur visage, et sur le nôtre...
Alors que la société de production du film a effacé en post-production plus de trente fois l’utilisation du mot "fuck" à l’écran pour que la classification du film passe de R à PG-13 aux États-Unis et augmente ainsi sa visibilité, et donc sa rentabilité, "Fall" est un thriller qui donnera certainement des sueurs froides à ceux qui souffrent d’acrophobie. Et c’est sans doute là le but unique recherché par son metteur en scène. Pour le reste, son film traîne des pieds, et traîne surtout en longueur, lui qui s’étire sur près de deux heures, avec un scénario pourtant très court. L’attente est donc tout aussi interminable pour ces femmes que pour le spectateur, jusqu’aux différents moments où elles se décident de tenter quelque chose de suicidaire, histoire de pimenter leurs discussions. La prévisibilité et l’écriture stéréotypée des personnages (d’un côté la veuve dépressive et alcoolique, et de l’autre l’accro aux réseaux sociaux et recherchant à repousser les limites pour avoir des abonnés) sont aussi au rendez-vous, tandis que le twist final rappelle (au moins) celui du récent "47 Meters Down" (2017) de Johannes Roberts, dans sa manière de manipuler les esprits...