Genre : Film d’animation, familial
Durée : 92’
Acteurs : Alice Pol, Vincent Cassel, Valérie Lemercier, Claudia Tagbo, Elie Semoun...
Synopsis :
Depuis qu’elle est enfant, Georgia Nolan n’a qu’une seule ambition : devenir pompier comme son père ! Hélas, à New York en 1932, les femmes n’ont pas le droit d’exercer cette profession. Quand les pompiers de la ville disparaissent un-à-un dans de mystérieux incendies dans des théâtres de Broadway, Georgia y voit une occasion en or : elle se déguise en homme et intègre l’équipe de pompiers débutants chargés d’arrêter le pyromane ! C’est le début d’une aventure aussi désopilante qu’à couper le souffle !
La critique de Julien
Second film produit par la compagnie d’animation canadienne "L’Atelier Animation" après "Ballerina" (2016), "Vaillante" suit l’histoire de Georgia Nolan, une petite fille de six ans rêvant de devenir pompier, dans le New York du début des années 20, alors que son père, lui-même ancien pompier, lui expliquera qu’il est impossible, selon le règlement, qu’une femme le devienne un jour. Dix ans plus tard, son père sera alors rappelé par le Maire de la ville afin de diriger d’urgence une équipe d’intervention - malheureusement inexpérimentée - étant donné la disparition de tous ses pompiers dans d’étranges feux prenant dans ses différents théâtres. Georgia, s’étant entraînée durant toutes ces années sur le toit de leur immeuble durant la nuit (secondée par sa chienne Amber), infiltrera ladite équipe, se faisant passer pour Joe, un garçon téméraire et courageux, mais un brin inconscient...
Cinq ans après avoir produit et coécrit le film "Ballerina", Laurent Zeitoun réalise ici son premier film, lequel est connu pour avoir scénarisé les comédies "Prête-moi ta Main" (2006) ou "L’Arnacœur" (2010), ou coproduit "Intouchables" (2011) ou "Le Sens de la Fête" (2017). Ce dernier est ici épaulé dans sa tache par Theodore Ty, dont c’est également la première réalisation, lui qui a travaillé notamment dans le département d’animation de Walt Disney Feature Animation, avant de rejoindre Dreamworks Animation, où il a travaillé sur de nombreux longs métrages. Dédié à ceux et surtout celles qui risquent leur vie pour sauver celle des autres, "Vaillante" est un film d’animation à montrer à vos enfants dès six ans, lequel est bourré de charme et d’humour, en plus d’être très bien rythmé.
Portant merveilleusement son titre, l’histoire de cette demoiselle nous rappelle - une fois de plus - qu’il ne faut jamais abandonner ses rêves, ni éteindre la flamme qui sommeille en nous, mais bien redoubler d’efforts pour les atteindre, même si ceux-ci nous paraissent impossibles, ou inaccessibles. Bien que ce message ne soit pas des plus novateurs, on apprécie énormément le contexte dans lequel il évolue, quand on sait en effet que la première femme permise d’intégrer les pompiers de New York l’a été seulement en 1982 (Rochelle Jones), laquelle fut suivie par quarante-et-une autres, tandis que c’est un décret datant de 1976 qui permis aux femmes de devenir sapeurs pompiers en France. Par ce biais, ses scénaristes nous livrent une histoire bien évidemment féministe, brisant l’image fragile de la femme, face à l’homme, trouvant dès lors un écho très contemporain. On n’est par contre nettement moins fan de la manière dont le film met en scène son antagoniste, en essayant ainsi de brouiller de piste quant à son identité, lequel affiche un discours extrémiste assez prémâché, et malheureusement vite évincé. Aussi, on regrette que le métier de pompier soit ici approché de manière totalement inexacte et aseptisée.
Outre ses valeureux et inspirants messages qui devraient faire briller les yeux de toutes les petites filles, "Vaillante" est nourri par ses décors d’animation d’antan, étant donné que l’intrigue se déroule entre Brooklyn et Broadway, dans l’empire du cinéma et de la comédie musicale, où les immeubles affichent d’immenses panneaux publicitaires dédié à l’art du spectacle vivant des années 30. On y reconnaît ainsi, parmi tant d’autres, des clins d’œil au "Dracula" (1931) de Tod Browning. Le graphisme art déco et ses formes particulières, les couleurs ardentes et vives et les mélodies jazzy participent également à un certain émerveillement, bien que l’animation ne soit pas des plus exceptionnelles. Mais force est de constater que le film n’a pas à rougir de celle de récents mastodontes de Disney ou Pixar, à l’image par exemple de la séquence finale, assez vertigineuse dans ses perspectives. Enfin, on ne résiste pas à sa galerie de personnages, allant d’une chienne qui devient raide comme piquet lorsqu’elle stresse intensément pour sa maîtresse, à un jeune pompier chimiste qui manque de confiance en lui, en passant par un as du volant narcoleptique. Et puis, il y a bien évidemment l’irrésistible et héroïque Georgia qui, se faisant passer pour un garçon, va se retrouver dans des situations comiques assez bien embarrassantes, arborant en plus un accoutrement physique qui supporte mal la chaleur (le comble pour un pompier), le tout devant son père... Bref, fous rire garantis (pour vos petits) !