Genre : Comédie
Durée : 86’
Acteurs : Elie Semoun, Gabin Tomasino, Adèle Barazzuol, Loic Legendre, Emilie Caen, Frédérique Bel, Ari ABittan, Jeanne Michel, Gérard Jugnot, François Levantal...
Synopsis :
Une nouvelle année scolaire démarre pour Ducobu ! A l’école Saint Potache, une élection exceptionnelle va avoir lieu pour élire le président des élèves. C’est le début d’une campagne électorale un peu folle dans laquelle vont se lancer les deux adversaires principaux : Ducobu et Léonie. A l’aide de son ami Kitrish et de ses nombreux gadgets, Ducobu triche comme jamais et remporte l’élection. Parc d’attraction dans la cour, retour de la sieste, suppression des légumes à la cantine... pour Latouche, trop c’est trop !
La critique de Julien
Quatrième rentrée des classes au cinéma pour Ducobu ! Deux années et demie se sont écoulées depuis "Ducobu 3", premier film réalisé par Elie Semoun, lequel campe ici une fois de plus le rôle du Monsieur Latouche (et cela depuis les premiers films), tandis qu’il dirige une nouvelle fois cette nouvelle aventure dans la cours de Saint-Potache, devenue pour l’occasion un parc d’attractions. Oui, vous avez bien lus ! Après avoir dû faire face à une double rivalité et participer à un concours de chant afin de sauver l’école, le célèbre cancre (Gabin Tomasino, succédant à Mathys Gros) inspiré de la série de bandes-dessinées éponyme de Godi et Zidrou va se retrouver en compétitivité avec sa dulcinée Léonie (Adèle Barazzuol, succédant quant à elle à Leeloo Eyme), pour le titre de président des élèves, d’après une idée farfelue d’un certain Flartf (Ari Abittan), un étrange expert interne de l’enseignement, d’origine allemand...
Tourné en Belgique l’été dernier, il est assez troublant de voir l’humoriste et acteur français Ary Abittan - très amaigri - faire le pitre au milieu d’enfants quelques mois seulement après avoir été mis en examen pour viol, et placé sous contrôle judiciaire dès novembre de la même année. Tandis qu’il prend sa défense et lui a toujours affiché son soutien, Elie Semoun n’a pourtant fait aucunement mention dans le dossier de presse du film de la participation de son ami dans son film, les questions posées faisant évidemment obstacle de son rôle, pourtant prédominant, car déclencheur vis-à-vis des nouvelles péripéties de Ducobu et sa bande. Même si l’on n’est pas juge, on est assez étonné de découvrir ce film en salles, lequel n’aurait pas eu la même chance de l’autre côté de l’Atlantique ; d’autant plus que l’affaire est toujours en cours. Abittan y est, en tout cas, assez insupportable, lequel utilise un pitoyable accent allemand d’Afrique du Nord. C’est dire si l’on n’y croit pas une seule seconde. Mais au milieu d’une panoplie de personnages crédules, on le pardonne encore...
"Désolation, on touche le fond", s’exclame rapidement Latouche... "Ducobu Président !" se déguste en effet comme un bonbon acidulé. Une fois en bouche, ça pique le palais (mais pas celui du président) ! Après le piètre "Ducobu 3", force est de constater qu’Elie Semoun s’est pourtant vu inspirer pour ce quatrième épisode, lui qui enchaîne les répliques et situations propres à l’univers de Ducobu, avec ses personnages haut en couleur, et un Elie Semoun qui n’a, semble-t-il, pas peur du ridicule. De quoi donc amuser les plus jeunes, étant donné que, par exemple, son personnage ira au coin, devant ses élèves. Quelle humiliation, donc, même si celle-ci n’est pas crédible, au même titre que toutes les nouvelles aventures de Ducobu et compagnie. En effet, ce film évolue dans un monde gentiment irrévérencieux et caricatural qui lui appartient, et que son affiche résume d’ailleurs plutôt bien. Et ça, c’est clair (en référence à la seule réplique répétée durant tout le film par une élève qui suit au doigt et à l’œil Léonie) ! Par contre, on reste effaré de constater encore aujourd’hui que des stéréotypes aussi gros que la surface immergée d’un iceberg demeurent. On pense évidemment au personnage de Denise (Marguerite Schumacker), jouant une groupie de Ducobu, prête à tout pour qu’il devienne ledit président, laquelle est alors méchante avec les autres enfants, et physiquement boulotte, au contraire du rôle de Léonie, l’intellectuelle de la classe, aussi épaisse que des tuyaux de radiateurs ! Désolante représentation des corps, surtout devant les yeux des enfants. Aussi, certains dialogues entre enfants ne volent pas bien haut, relevant justement eux-mêmes des représentations qu’ils se font et que perpétue la société. En d’autres termes, ce n’est donc pas pour ses valeurs inculquées que "Ducobu Président !" mérite d’être montré...
"Tricher, c’est mal", tel qu’on le sait et l’entend dans le film. Or, s’il divertit avec ses gags à la pelle, le film d’Elie Semoun ne fait que surfer sur l’œuvre de Godi et Zidrou, et avec bêtises, à hauteur des quelques caméos qui rythment également cette comédie. Mais le film parviendra sans mal à amuser les (jeunes) enfants (de primaire). Pour les parents, par contre, c’est le mal de tête assuré.