Genre : Comédie
Durée : 95’
Acteurs : Tarek Boudali, Artus, Pauline Clément, Louise Coldefy, Bertrand Usclat : Étienne, Karim Belkhadra, Catherine Hosmalin, Guy Lecluyse...
Synopsis :
Jérôme est un menteur compulsif. Sa famille et ses amis ne supportent plus ses mensonges quotidiens. Ils font tout pour qu’il change d’attitude. N’écoutant pas ce qu’on lui reproche, Jérôme s’enfonce de plus en plus dans le mensonge jusqu’au jour où une malédiction divine le frappe : tous ses mensonges prennent vie. Commence alors pour un lui un véritable cauchemar...
La critique de Julien
Adaptation du film éponyme québécois d’Émile Gaudreault sorti en 2019, "Menteur" est la nouvelle comédie d’Olivier Baroux, à qui l’on doit notamment les aventures de la famille Tuche, dont le quatrième film est sorti en fin d’année dernière. Tel que son titre le laisse deviner, "Menteur" met en scène un mythomane (Tarek Boudali, de la bande à Fifi), lequel va voir, un beau matin, tous ses mensonges devenir réalité, faisant de sa nouvelle vie un véritable désastre. Avec l’aide de son frère (Artus) et d’une nouvelle collègue (Pauline Clément), le jeune homme cherchera un moyen de retrouver une vie normale, lequel nécessitera de lui qu’il regarde la vérité en face, et qu’il apprenne de ses erreurs...
"Menteur" fait partie de ces comédies qui se croient "comédies", laquelle n’est pourtant ici que l’ombre d’une ombre. En effet, outre son idée de départ assez cocasse, pompée cependant sur son modèle québécois (ayant attiré plus de 6 millions de spectateurs et spectatrices là-bas), et que "Menteur" peine à exploiter en plus à bon escient, le film d’Olivier Baroux éprouve bien des difficultés à faire rire, et même à engendrer le sourire chez le spectateur. C’est simple : aucun gag ne fonctionne ici, tandis que la mécanique - de faire vivre à son anti-héros toutes ses affabulations - tourne rapidement à vide, étant donné que le film enchaîne des blagues sans âme et irréalistes, qui tombent rapidement à plat, sans aucun tempo humoristique, loin du quiproquo ou du comique de situation. Le rythme de ce long - voire très long - métrage en prend dès lors un sacré coup, tandis que son metteur en scène semble manquer à l’appel, tant on a l’impression que son film fonctionne en pilotage automatique, monté de plus à la va-vite, sans nuances. Ajoutez à cela une histoire de contrats russes qui passe mal (étant donné l’actualité), un sous-texte social opportuniste et des acteurs qui surjouent (des rôles stéréotypés) du début à la fin, et vous obtenez là l’un des pires films du catalogue hexagonal de l’année. Et ce n’est là que pure vérité (certes subjective). Sauvons tout de même Louise Coldefy, dans la peau de la belle-sœur dudit menteur, savoureusement explosive et cachottière sous ses airs de coincée, elle dont le débit d’élocution s’emporte dans sa folie. Un personnage étonnamment extravagant, grandiloquent, mais malheureusement trop peu présent à l’écran.