Genre : Drame
Durée : 86’
Acteurs : Timothy Spall, Phyllis Logan, Saskia Ashdown, Iain Robertson...
Synopsis :
Depuis 50 ans, Tom habite un village reculé tout au nord de l’Ecosse. Mais maintenant, cet homme de 90 ans se met en route pour un long voyage en bus de ligne, à destination de Land’s End, l’extrême pointe du sud-ouest de la Grande-Bretagne, son lieu de naissance. Son épouse bien-aimée est décédée et il lui a promis de ramener ses cendres là où ils se sont rencontrés, où ils sont tombés amoureux. Avec une bonne dose de courage, d’optimisme et de spontanéité, il affronte sa propre vulnérabilité. Jusque-là, la Grande-Bretagne moderne aux mille visages lui était inconnue. Elle lui réservera bon nombre d’aventures et de rencontres enrichissantes.
La critique de Julien
Mis en scène par le méconnu réalisateur et scénariste écossais Gillies MacKinnon, "The Last Bus" offre une nouvelle opportunité à l’acteur Timothy Spall de nous montrer quel magnifique interprète il est, lequel campe ici un nonagénaire qui, après la mort de sa femme, va se rend en bus locaux, et un petit carnet d’adresse et de souvenirs à la main, de John O’Groats en Écosse à Land’s End à Cornwall, en Angleterre, là où tout avait commencé pour eux, afin de réaliser la promesse qu’il a faite à sa tendre aimée, avant qu’elle ne disparaisse. Un périple qui, de fil en anguille, sera médiatisé, et qui le confrontera à l’Angleterre d’aujourd’hui, laquelle a bien changée en cinq décennies.
Autant dire qu’en dire davantage ou lire le résumé du film ou en regarder sa bande-annonce serait un sacrilège, tant on a vite fait le tour de ce petit drame extrêmement touchant, ou au contraire embarrassant. Écrit par le scénariste anglais Joe Ainsworth, à qui l’on doit les plus de 150 feuilletons de la série "Brookside" (1982-2003), "The Last Bus" bénéficie pourtant d’une tendre et maligne écriture, laquelle nous en dévoile au compte-gouttes sur cet homme et l’histoire (dramatique) de son couple, à l’aide notamment de rêves ou de ponctuels flash-back, jamais envahissants, mais tombant à bon escient. On apprécie dès lors cette retenue typiquement anglaise, laquelle laisse volontairement des zones d’ombres sur le passé de ce vieil homme, fatigué et lent comme un escargot, lui dont le périple cousu de fil blanc va engendrer une solidarité de masse à son égard à travers tout le pays, relayée par les réseaux sociaux, mais sans que ceux-ci ne lui fassent cependant obstacle, au contraire de quelques personnes moins bien intentionnées, ou tout simplement trop à cheval sur les règles. Heureusement, ce Tom Harper rencontrera massivement des âmes charitables en chemin, lesquels tenteront de l’aider, bien qu’il soit déterminé à y arriver tout seul, avant que le destin ne l’arrête..
Ce n’est pas pour ses rencontres et son humanité imposées que "The Last Bus" sort des cases du mélodrame. Mais Timothy Spall, 65 ans, très vieilli pour son rôle, est parfait du début à la fin (quitte à en faire parfois de trop), lui qui est ici de tous les plans, au même titre que les décors citadins ou campagnards écossais et anglais que son personnage traversera. Aussi, "The Last Bus" filme avec une douce mélancolie et bienveillance ce veuf en fin de vie, accomplir alors, avec courage et sans vergogne, un dernier voyage vers ses souvenirs. Enfin, on se laisse davantage emporter par la construction de ses révélations et l’émotion qui se dégage de ce film que par les réponses (prévisibles) qu’on en attendait. Oui, "The Last Bus" nous a pris à la gorge, sans pour autant être un grand film.