Genre : Comédie
Durée : 74’
Acteurs : Léa Drucker, Alain Chabat, Benoît Magimel, Anaïs Demoustier...
Synopsis :
Alain et Marie emménagent dans un pavillon. Une trappe située dans la cave va bouleverser leur existence.
La critique de Julien
Alors que son prochain délire "Fumer Fait Tousser" a été présenté en avant-première en "séance de minuit" au Festival de Cannes 2022, Quentin Dupieux nous dévoile aujourd’hui son film "Incroyable mais Vrai", dans lequel un couple, tout fraîchement installé dans leur nouvelle maison, va voir son existence totalement bouleversée par une trappe située dans leur cave. Et pour la première fois chez le cinéaste de l’absurde assumé et imaginaire, on y retrouve Léa Drucker et Benoît Magimel, lesquels interprètent deux des quatre rôles principaux, face à Anaïs Demoustier et Alain Chabat, qui le retrouvent quant à eux.
Alors que les deux trailers dévoilés en marge de la promotion du film laissaient planer le doute quant à ce qui se trouvait sous cette trappe, le métrage, plutôt court dans son cas (comme d’habitude chez Dupieux), en révèle rapidement son contenu, et dès lors ses enjeux, mais sans jamais aboutir. "Incroyable mais Vrai" amuse alors par le prisme de son ressort comique improbable, ainsi que par l’écriture souvent savoureuse des dialogues échangés entre ses (fades) personnages, (très) premier degré. Mais le film de Quentin Dupieux se permet d’embrasser ici une trajectoire qu’on avait pas vu venir, à savoir celle de la tragi-comédie, étant donné que le film aborde les "thèmes" du temps qui passe, de la difficulté d’aimer comme au premier jour, de la peur de ne plus être aimé, de vieillir, et évidemment de l’ensemble de leurs répercussions sur le couple, voire ici sur deux, car de l’autre, nous ne retiendrons surtout que le personnage de Benoît Magimel, dans la peau d’un patron machiste à l’égo surdimensionné (et pas que ça !). Sans rien en révéler, son segment narratif est sans aucun doute le plus loufoque du film, mais à la limite du vulgaire. Qu’importe, on ne s’attendait pas à ça !
Ne cherchez donc pas ici une quelconque cohérence dans le traitement de l’idée folle du cinéaste, ici à prendre en surface, sans trop se poser de questions. Mais étonnamment, par celle-ci, Quentin Dupieux parvient à faire émerger une certaine mélancolie, une douce dramaturgie. En témoigne un dernier acte elliptique et surréaliste, en mode accéléré, mais très efficace, venant ainsi mettre un terme aux tourments de ses personnages, et de ce qu’ils ont involontairement engendrés, insatisfaits par la vie, frustrés, et embourbés pour certains dans leur quête incontrôlée du jeunisme, d’ailleurs très contemporaine...