Synopsis : Thierry passe ses journées à classer ses photos de famille, persuadé que le meilleur est derrière lui. Lorsque Claire, sa femme, lui annonce qu’elle le quitte, Thierry, dévasté, lui propose de refaire « Grèce 98 », leurs meilleures vacances en famille. Officiellement, il veut passer une dernière semaine avec leurs enfants avant de leur annoncer la séparation. Officieusement, il espère reconquérir sa femme ! En tentant de raviver la flamme de son couple, Thierry va mettre le feu à sa famille...
Acteurs : Jacques Gamblin, Pascale Arbillot, Pablo Pauly, Agnès Hurstel, Ludovik
Pour son premier long métrage de fiction, François Uzan, le créateur et scénariste de la série Lupin sur Netflix, a séduit le jury du Festival de l’Alpe d’Huez qui lui a décerné son Prix spécial. Si la comédie, typique du feel good movie est agréable à voir, d’autant qu’elle joue dans la cour du "feel good movie", elle n’a pas soulevé notre enthousiasme outre mesure. C’est que, objectivement, elle correspondant bien à tous les thèmes du genre (voire clichés !) et correspond plus aux standards télévisuelles. Il y a des scènes de comique de situation (on pourrait en faire du théâtre de boulevard), des acteurs et actrices qui jouent correctement leur partition mais ne soulèvent pas pour autant un enthousiasme démesuré. Quant à l’intrigue, le synopsis officiel la en dit assez. Il faut donc laisser quelques surprises au spectateur, même s’il ne sera pas surpris de celles-ci, finalement très convenues. Les fans de Jacques Gambin auront le plaisir de retrouver l’acteur qui se fait rare à l’écrn et à la télévision. S’agissant de fans, l’on peut supposer que ceux et celles qui suivent l’humoriste et youtubeur Ludovic auront plaisir à le voir à l’écran. Un film destiné donc aux amateurs de comédie française (et les auditeurs de RCF et/ou visiteurs de ce site savent que ce n’est pas vraiment notre cinéma préféré, raison pour laquelle nous les invitons à se référer à d’autres critiques).
Il y a cependant un gros problème avec ce film et de manière générale dans le cinéma, c’est l’âge des acteurs et actrices. Si les enfants, interprétés par Pablo Pauly et Agnès Hurstel (et Ludovic son compagnon) sont interprétés par des acteurs dans la trentaine et qui ont l’âge de leurs rôles, en revanche, il y a un sérieux problème avec Pascale Arbillot, trop jeune pour son rôle face à Jacques Gamblin. Face à un acteur sexagénaire, sa partenaire dans le couple du film est joué par une actrice quinquagénaire. Certes il existe des couples que douze ans d’âge séparent, mais ici, le film traduit l’invisibilisation des actrices qui ont la soixantaine. Ce n’est pas nouveau dans le cinéma. Celui-ci n’a aucun problème à faire jouer des acteurs de soixante ans et plus dans un rôle qui correspond à leur âge réel. En revanche, pour les actrices, il y a une sorte de zone d’ombre après 55 ans. Elles sont occultées jusqu’au moment où elles pourront jouer des grands-mères âgées. Il y a bien entendu des exceptions, mais ce genre de déni et d’occultation est regrettable et discrédite à nos yeux l’œuvre proposée.