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Matt Reeves
The Batman : Un polar plus qu’un film de super héros
Sortie : 2 mars 2022
Article mis en ligne le 31 mars 2022

par Delphine Freyssinet

Synopsis : Dans sa deuxième année de lutte contre le crime, le milliardaire et justicier masqué Batman explore la corruption qui sévit à Gotham et notamment comment elle pourrait être liée à sa propre famille, les Wayne, à qui il doit toute sa fortune. En parallèle, il enquête sur les meurtres d’un tueur en sé-rie qui se fait connaître sous le nom de Sphinx et sème des énigmes cruelles sur son passage.

Casting : Robert Pattinson (Batman), Zoé Kravitz (Selina « Catwo-man »), Paul Dano (le Sphinx), Jeffrey Wright (Jim Gordon), Colin Far-rell (le Pingouin), John Turturro (Carmine Falcone), Andy Serkis (Al-fred) Peter Saasgard (Gil Colson)

Point particulier : c’est le 9ème film centré sur le personnage de Batman, créé par Bob Kane et Bill Finger

Quoi ? Encore un Batman ? Mais pourquoi ?

Oui, c’est la réaction bien compréhensible de tout spectateur non biberonné aux DC comics, adaptés à la chaîne au cinéma depuis une bonne décennie (Superman, Wonder Woman, la crème de la crème des super-héros, et leurs petits camarades de la League) sans compter la fameuse trilogie The Dark Knight, de Christopher Nolan.

Au panthéon des Batman, si l’on peut dire, il y a effectivement les longs-métrages de Christopher Nolan et ceux de Tim Burton qui exploraient l’univers de Batman, il y a les acteurs qui nous ont marqués sous le masque de la célèbre chauve-souris : Michael Keaton - le plus iconique - Christian Bale - celui qui a su donner une évolution identitaire son personnage sans l’enfermer dans un simple statut de super-héros - sans oublier le tout pre-mier, Adam West, le Batman - sur grand et petit écran - kitsch et absurde des années 60.
Mieux vaut jeter un voile pudique sur les prestations de George Clooney, Val Kilmer et Ben Affleck.

Autant dire qu’après cette ribambelle de films, la question est légitime : qu’apporte donc The Batman ?

Une dimension différente à ce personnage, Batman, en plongeant vérita-blement dans la tête de l’homme chauve-souris.

Là où les précédents réalisateurs s’emparaient de cet univers pour y proposer leur lecture, s’intéressaient davantage aux rôles de méchants - formidables Heath Ledger et Joaquin Phoenix - reléguant presque Batman au statut de faire-valoir ou de second rôle, là, dans The Batman, on ne voit que lui. Il prend toute la place, ne faisant que de rares apparitions en tant que Bruce Wayne.

Et dans ce costume du chevalier noir, qu’il réussit même à rendre glamour, Robert Pattinson est plus que convaincant, il est excellent (et ce n’est pas une surprise pour le spectateur qui ne s’est pas arrêté à la sagaTwilight). Très expressif sous ou malgré son masque, l’acteur anglais crève l’écran, est charismatique, oscillant entre sensibilité et mutisme.
Une véritable prouesse.
Dans le rôle de Selina/Catwoman, Zoé Kravitz est sublime. Seul bémol : son masque un peu ridicule.
Pour incarner Riddler, le Sphinx, Paul Dano est un très bon choix, même si sa performance est un criant appel « regardez-moi, je vise l’oscar ».

A ce propos, l’équipe maquillage pourra sans aucun doute rafler la sta-tuette, tant Colin Farrell est méconnaissable en Pingouin.

Tous les acteurs, d’Andy Serkis - un Alfred aussi impeccable que Michael Caine à qui il succède - à John Turturro, en passant par Jeffrey Wright et Peter Saarsgard, offrent une prestation de bonne facture dans ce qui s’avère être davantage un thriller noir, un polar qu’un classique film de su-per héros.

Car tout est sombre et poisseux dans le film : Gotham City, l’humeur de Batman/Bruce Wayne, même la pluie semble noire.

Si la caméra de Matt Reeves nous offre des plans grandioses et sobres, le film est engoncé dans un faux rythme.

Très long - 2h56 - The Batman aurait gagné en intensité en procédant à quelques coupes, notamment dans la scène de la fin, interminable, et en se perdant moins dans les méandres du scénario qui semble un peu confus avec ses nombreuses fausses pistes, en dénonçant en bloc la corruption, les mensonges qui apparaissent sur le même niveau que les grondements de la colère sociale véhiculée par les réseaux sociaux.



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