Genre : Drame historique
Durée : 102’
Acteurs : Nikolaj Coster-Waldau, Joe Cole, Heida Reed, Charles Dance...
Synopsis :
À la recherche d’une carte perdue dans l’immensité glacée du Groenland, deux hommes luttent pour leur survie. Inspiré d’une véritable expédition polaire danoise de 1909.
La critique de Julien
Cela faisait plusieurs semaines que nous attendions avec impatience ce drame inspiré par l’expédition Alabama, débutée au Groenland en mars 1910 par l’explorateur et capitaine danois Ejnar Mikkelsen et son second, le mécanicien Iver Iversen, et cela afin de récupérer les traces de la malheureuse expédition du Danmark, supervisée par Ludvig Mylius-Erichsen, disparu plus tôt, alors qu’il tentait de contrecarrer les visées des États-Unis sur ce territoire du Grand Nord, et de prouver ainsi l’insularité du Groenland en réfutant l’existence du canal de Peary. Réalisé par le cinéaste danois Peter Flinth, et co-produit par l’islandais Baltasar Kormákur (à qui l’on doit notamment "Everest"), "Perdus dans l’Arctique" est librement inspiré du livre "Two Against The Ice" (1913) d’Ejnar Mikkelsen.
Ce survival met en scène les longs mois de voyage des deux hommes, lesquels ont dû faire face à des conditions extrêmes, comme le froid, les tempêtes de neige, l’eau de mer glacée, les crevasses béantes, ainsi que les conséquences physiques de la longue exposition du corps humain à ce milieu, comme le scorbut, les mortifications diverses de la chair, la famine, ou encore des empoisonnements à la vitamine A, sans oublier l’affaiblissement des chiens de traîneaux, et surtout l’isolement. En effet, tandis que le périple ne devait durer que quelques mois, avant qu’ils ne rejoignent le navire en bois de Mikkelsen piégé dans les glaces de l’île de Shannon, ces derniers ont été abandonnés par l’équipage du bateau. Ejnar et Iver ont alors passé deux hivers supplémentaires dans un chalet qu’ils avaient érigé, en attendant d’être secourus, ce qui fut le cas à l’été 1912, par un baleinier norvégien. Forts de leur santé mentale et de leur humour, les deux hommes ont alors choisi de garder le cap, et de ne pas devenir aussi désolés et fous que l’environnement qu’ils côtoyaient.
"Perdus dans Arctique" bénéficie d’une somptueuse photographie, alors que film a été tourné en Islande et au Groenland, en utilisant ainsi un minimum de CGI en post-production. Les sublimes images filmées par Peter Flinth nous en mettent alors plein les yeux, avec ce blanc d’une pureté aveuglante, à perte de vue. S’il nous en apprend sur ladite expédition et sur les acteurs de la conquête de l’Arctique, on aurait cependant souhaité ressentir davantage l’importance des enjeux territoriaux ici disputés entre les Etats-Unis et le Danemark, au regard des nombreux va-et-vient du film dans le bureau du Premier ministre du Danemark Niels Neergaard (Charles Dance) avec le reste de l’équipage, rentré au pays. Car ce drame finit par sentir le déjà vu dans ce qu’il met en scène, soit une énième survie sensationnelle en milieu hostile, avec ce que cela entraîne de perdition de l’esprit, de repères, du temps, mais aussi de courage et d’espoir. Enfin, bien que le film finit par tourner en rond et à manquer de tension et d’exactitude historique, il peut cependant compter sur ses deux acteurs principaux, Nikolaj Coster-Waldau (qui a co-écrit le film) et Joe Cole, lesquels forment un duo crédible et sincère, à défaut de manquer d’ampleur de jeu.