Fin du 19e siècle. Une petite communauté isolée dirigée par un chef et ses 6 fils, reçoit la visite surprise d’un étranger. Au gré d’un rude hiver, les fils sont victimes d’étranges accidents…
The Dark Valley, un film autrichien du réalisateur Andreas Prochaska est mon premier véritable coup de coeur de ce festival.
Certains éléments du film pourront faire penser (de loin) à High Plains Drifter (L’homme des hautes plaines) de Clint Eastwood (1973) et mieux encore à Bad Day at Blad Rock (Un homme est passé) de John Sturges (1955).
Ici, le cinéphile aura découvert le thème principal du film mais je n’en dirai pas plus, laissant le soin aux spectateurs de le découvrir par eux-mêmes.
Dès le premier tiers du film, il est possible de discerner le thème et les enjeux de cette irruption d’un étranger venu de la mythique Amérique, pour une longue saison hivernale, dans une zone contrôlée par une famille. Il vient photographier le village et la montagne... mais est-ce bien son but ultime ? Pourquoi cacher un fusil dans l’étable ? Pourquoi cette croix plantée dans la montagne ? Pourquoi insister sur les clous ? Pourquoi la prédication du prêtre lors d’un mariage porte-t-elle sur l’attitude de Joseph face à la maternité de Marie ? Tout cela se découvrira au long du film. Certains pourront lui reprocher une certaine lenteur, une insistance trop appuyée. Ce n’est pas mon cas. Certes, le réalisateur navigue sur une ligne de crête (n’est-ce pas normal en montagne ?) mais sans jamais basculer, ni être too much.
On relèvera, outre l’emploi d’acteurs aux "gueules patibulaires", une très belle photographie, une lumière extraordinaire où les projecteurs ne se font pas remarquer (à supposer qu’ils furent présents lors du tournage) et des paysages de toutes beauté. Et si la bande-son est prenante, insistante, y compris dans l’infra-sonore, elle ne m’a pas dérangé, bien au contraire. Longtemps après la dernière révélation du film, et la prestation de son acteur principal, Sam Riley (déjà étonnant dans Control) on se remémorera longtemps les paroles d’une des protagonistes (en voix off durant tout le film) relatives à ces choses connues et tues mais que l’on ne peut oublier.
On comprend les nombreux prix du film dont le Lola d’argent du meilleur film (prix allemand).


