Synopsis : Pour Cathy, il n’est pas toujours facile d’être née le 29 février, surtout quand pour l’anniversaire de ses 10 ans, son papa n’a pas d’autre idée que de lui offrir un oeuf à faire éclore. Quand un caneton sort de la coquille en présence de sa meilleure amie Margaux, celui-ci est persuadé que la petite fille est sa maman. Mais Margaux n’est pas en état de s’occuper d’un bébé canard, elle est coincée sur un fauteuil roulant et elle doit bientôt partir vivre en institution. Ses parents décident de se débarrasser de l’oiseau. Et quand Cathy et Margaux apprennent que le canard finira sans doute en conserve, elles se lancent dans un périple où elles découvriront bien plus sur elles-mêmes que sur le sauvetage d’un palmipède.
Acteurs : Clarisse Djuroski, Léa Warny, Alain Eloy, Myriem Akkhediou, Angelo Dello Spedale, Jeanne Dandoy.
Présenté à juste titre comme un "long-métrage familial" je ne puis que conseiller de voir ce film en famille pour pouvoir en parler ensuite. Il y a bien une scène que les adultes seront bien en peine d’expliquer aux tous petits quand, dans une entreprise de "sexage" des canetons (trier les mâles pour les garder pour la production de "viande" et les femelles qui tombent dans un entonnoir et s’en vont à ce que l’on appelle pudiquement "le paradis des canards". Doux euphémisme sur la cruauté de notre société de consommation dont les adultes pourront discuter entre eux... en mangeant éventuellement un pâté de canard (je suis conscient de la digression éthique...).
A part le synopsis ci-avant, inutile de dévoiler l’histoire. Il faut la découvrir au fil des rencontres, des balades sur les routes ou sur l’eau. Les réalisateurs s’appuient sur une expérience de vie. En effet, la meilleure amie de la fille cadette d’Olivier Ringer se prénomme Margaux et elle est atteinte de myopathie. Les réalisateurs précisent : "La plupart des films et des jeux pour le jeune public emmènent les enfants dans des mondes virtuels qui n’existent pas. Nous aimerions pouvoir leur proposer une histoire réelle, simple, naturaliste, dont les enjeux et les événements pourraient être vécus par eux et avec la volonté de mettre en exergue le monde que nous proposons à nos enfants, qui à défaut de devenir sécuritaire, devient un monde de sécurité.
A force de vouloir surprotéger nos enfants pour ce que nous pensons être “leur bien“ dans des espaces dits sécurisés, nous induisons un message récurrent qui leur fait croire que la vie est dangereuse, même si elle l’est sans doute dans certaines situations.
Nous induisons aussi que l’aventure ne fait pas partie de la vie parce que l’aventure est, par essence, pleine d’inattendus. Et pourtant, c’est, sans aucun doute, l’inattendu qui fait le sel de la vie. Et donc, quelque part, en voulant sécuriser la vie de nos enfants, nous risquons de les empêcher de la vivre...".
A cause, ou grâce au caneton, Margaux va faire l’apprentissage de la responsabilité. Elle devient la "maman" de cet oisillon. Elle va apprendre à aller au-delà de ses limites avec l’aide de sa meilleure amie. Les jeunes enfants pourront s’identifier à l’une ou l’autre des petites filles.
Si le film est une fiction, il nous conduit à découvrir une certaine vérité sur notre humanité mais aussi sur le handicap. Il n’est pas nommé et le regard de Cathy ne s’arrête pas sur celui-ci. A ses yeux, Margaux est "normale" et il n’y a pas pour elle la barrière (le handicap ?) de voir l’autre comme diminué(e). Si les oiseaux sont de passage, les enfants le sont également : en transit entre l’enfance et l’adolescence, acceptant un temps d’arrêt pour vivre l’instant présent.
Mise à jour : Pour la petite histoire, j’avais cru déceler une incohérence dans le scénario. Si l’on fête bien les anniversaires de Cathy un 29 février, alors on ne peut fêter celui-ci que pour ses 4, 8, 12 ans... mais pas dix ans (les dernières années bissextiles étant 2000, 2004, 2008, 2012...) ! Une internaute attentive me fait remarquer que lorsque le père de Cathy lui apporte le cadeau d’anniversaire, il y a trois bougies ou plus exactement deux bougies et une demi ! Cel correspond donc bien à l’anniversaire de ses dix ans, à travers le yeux du papa (gâteau, en quelque sorte !). Bien vu donc !