Genre : Comédie dramatique, romance
Durée : 115’
Acteurs : Sandrine Bonnaire, Gérard Darmon, Ary Abittan, Philippe Lellouche, Kev Adams, Elsa Zylberstein, Béatrice Dalle, Clémentine Célarié...
Synopsis :
Les trois A, l’Amour, l’Amitié et l’Argent, sont les trois principales préoccupations de l’humanité. Pour en parler le plus simplement possible, Gérard, Ary et Philippe ont fait connaissance il y a 20 ans, à leur sortie de prison, et se sont tout de suite posé la vraie question : Et si l’honnêteté était la meilleure des combines ? Aujourd’hui, ils sont inséparables et scrupuleusement vertueux... Mais Gérard apprend qu’il souffre d’un mal incurable. Le sachant condamné, Ary et Philippe veulent lui offrir sa dernière histoire d’amour... car Gérard a toujours répété que l’amour c’était mieux que la vie.
La critique de Julien
Pour son cinquantième long métrage (!), l’incomparable cinéaste français Claude Lelouch nous invite à une valse à trois temps, le premier étant ce film, faisant ainsi partie d’une trilogie (à suivre "L’Incroyable fertilité du Chaos" et "La Fragilité des Sentiments"). Dans cette comédie "pas si dramatique que ça" (tel qu’on nous l’annonce dans son générique d’ouverture), il est question de trois amis et anciens détenus, lesquels ont bénéficié il y a vingt ans d’une remise de peine ensemble, le même jour, et touché, comme par miracle, le pactole, ce même jour, après avoir rencontré Jésus (!), conduisant leur taxi. Aujourd’hui, Ary (Abittan) et Philippe (Lellouche), devenus honnêtes, inséparables et vertueux, veulent alors offrir une dernière histoire d’amour à leur ami Gérard (Darmon), condamné par la maladie, lequel n’a d’ailleurs jamais cessé de répéter que "l’amour, c’est mieux que la vie". Ils vont alors engager Sandrine (Bonnaire), qui dirige une agence d’escort-girls, et lui acheter une histoire d’amour...
Alors que l’intrigue était censée en partie se dérouler en croisière avant que la pandémie n’en décide autrement (le film s’ouvre d’ailleurs sur un tour du monde pour aboutir à Montmartre), Claude Lelouch imprègne évidemment son dernier film de ses thèmes de prédilection, que sont l’amour, l’amitié, les préoccupations religieuses, ainsi que la mort, avec laquelle il souhaite être plus que jamais copain, conscient de sa certitude, lui qui est, tels ses mots, amené à la fréquenter de plus en plus. Conscient des traces que laisse un film, le cinéaste compte bien ici terminer le film de sa vie, soit celui de sa filmographie, lui qui se considère chanceux d’avoir vécu une si belle carrière, miraculeuse, comme s’il avait été la marionnette de quelqu’un, de la vie, à laquelle il dit aujourd’hui merci. Seulement, il le fait ici avec ses mêmes tics de cinéma, quitte à faire répéter et chanter par ses personnages le titre du film pour être certain qu’on l’entende bien, tandis que son histoire relie pour la première fois des personnages de précédents films (soit sa famille), tandis qu’il met en scène plusieurs générations imposées d’acteurs, sauf que cela sonne téléphoné, ou tout simplement d’une autre génération... Certes, le cinéma rassemble, mais la présence au casting de Kev Adams (par exemple) n’a pas de grand intérêt. Par contre, on apprécie l’idée du trio formé par Elsa Zylberstein, Béatrice Dalle et Xavier Inbola, au travers duquel il remercie ceux qui lui ont dit non, mais qui lui ont dès lors permis de trouver ceux qui lui ont dit oui. Finalement, "L’Amour c’est Mieux que la Vie" est sans doute l’un des films les plus personnels de l’infatigable cinéaste, au contraire de son cinéma, qui prend ici un sacré coup de vieux, et qui traîne terriblement des pieds...