Genre : Drame
Durée : 101’
Acteurs : Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Michel Blanc, Claire Nadeau, Sarah Stern, Pierre Lottin, Théo Fernandez, François Berléand...
Synopsis :
Après avoir démissionné de son poste de président de la république, Jeff et sa famille sont heureux de retrouver leur village de Bouzolles. A l’approche des fêtes de fin d’année, Cathy demande un unique cadeau : renouer les liens avec sa sœur Maguy, et son mari Jean-Yves avec qui Jeff est fâché depuis 10 ans… La réconciliation aurait pu se dérouler sans problème, sauf que lors d’un déjeuner, Jeff et Jean-Yves, vont une nouvelle fois trouver un sujet de discorde : Noël. Cette querelle familiale qui n’aurait jamais dû sortir de Bouzolles va se transformer en bras de fer entre Jeff et un géant de la distribution sur Internet.
La critique de Julien
Repoussé d’un an suite à la pandémie que nous vivons (d’autant plus que l’intrigue se déroule ici durant les fêtes de Noël), les Tuche reviennent cette année-ci plus en forme que jamais, alors que Jeff (Jean-Paul Rouve) et sa famille retrouvent leur village de Bouzolles, après que ce dernier ait démissionné de son poste de président de la République. S’il est heureux de ne plus devoir travailler, le bonheur sera pourtant de courte durant pour Jeff, étant donné que son épouse, Cathy (Isabelle Nanty), lui demandera un seul et unique cadeau pour les fêtes : renouer avec sa sœur Maguy (Nanty elle-même, avec une perruque et des lunettes). Or, Jeff est en froid depuis dix années avec son beau-frère, Jean-Yves Marteau (Michel Blanc), pour une histoire de voiture, lui qui est un exécrable directeur de société de commerce en ligne, humainement antipathique, roublard et radin... Bref, tout l’opposé de la famille Tuche et de leurs valeurs. Et malgré un début de réconciliation sous la houlette de leurs épouses respectives, la rancœur qu’ils éprouvent l’un vers l’autre refera très vite surface. Jeff, idéaliste richissime au grand cœur, se mettra alors en tête, pour embêter Jean-Yves, de créer des jouets afin de les distribuer gratuitement, et ainsi faire chuter le chiffre d’affaires de la société de Mégazone pour laquelle travaille Jean-Yves, et installée juste en face de celle de Jeff...
Naïf conte de Noël où le mari Tuche va se lancer corps et âme contre un géant de la distribution sur Internet, "Les Tuche 4" permet à ses personnages de rentrer au bercail. Coécrit à cinq (!), ce quatrième épisode s’essaie ainsi à de nouvelles punchlines avec plus ou moins de succès, mais invite surtout de nouveaux "guests" à Bouzolles, campés par Michel Blanc (dans le rôle d’un sale con), le Sociétaire de la Comédie Française Jérémy Lopez (dans la peau d’un espion maladroit à la solde du personnage de Blanc) et François Berléand (dans un rôle clef assez barbu). Ces derniers viennent alors mettre (ou non) un peu de piments sur les frites de ladite famille, quant à elle indémodable, alors que Jeff, Cathy, Mamie Suze (Claire Nadeau), Stéphanie (Sarah Stern), Wilfried (Pierre Lottin) et Donald (Théo Fernandez) se plaisent toujours comme ils sont, et comme ils l’ont toujours été, eux qui ne jugent, n’enfoncent et ne se moquent de personne, au contraire d’autrui. Cependant, en focalisant son intrigue davantage sur ses personnages secondaires, "Les Tuche 4" en oublient certains membres de la famille, relégués quant à eux en second plan (tel que Donald, ou Stéphanie), dont le segment personnel est alors peu voire pas développé, ce qui est assez frustrant, et prouve que les Tuche n’ont plus grand-chose à dire (pour autant qu’ils aient déjà eu quelque chose à dire...). Aussi, en reconduisant ses personnages dans leurs terres, le film d’Olivier Baroux manque de folie, de rupture de ton, de décalage improbable entre ce qui fait leur ADN et un quelconque nouvel environnement improbable dans lequel ils pourraient se retrouver, comme lors de leurs précédentes aventures. En effet, cet épisode, très ancré dans l’esprit de Noël, ne s’adonne qu’à une guéguerre de beaux-frères, dont l’issue est toute tracée. Reste alors le plaisir de les retrouver, et de rigoler gentiment de leurs blagues et de leur manière d’être, pour autant que l’on sache à quoi s’attendre.