Bandeau
CINECURE
L’actualité du cinéma

Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews sur la radio RCF Bruxelles (celle-ci n’est aucunement responsable du site ou de ses contenus et aucun lien contractuel ne les relie). Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques et en devient le principal rédacteur depuis 2022.

Emmanuelle Bercot
De son vivant
Date de sortie : 24/11/2021
Article mis en ligne le 31 octobre 2021

par Charles De Clercq

Synopsis : Un homme condamné trop jeune par la maladie. La souffrance d’une mère face à l’inacceptable. Le dévouement d’un médecin et d’une infirmière pour les accompagner sur l’impossible chemin. Une année, quatre saisons, pour « danser » avec la maladie, l’apprivoiser, et comprendre ce que ça signifie : mourir de son vivant.

Acteurs : Catherine Deneuve, Benoît Magimel, Cécile de France, Gabriel Sara

Avec "De son vivant" la réalisatrice Emmanuelle Bercot retrouve Catherine Deneuve et Benoit Magimel qui avaient joué pour elle dans l’excellent La tête haute (2015) mais également, d’une certaine façon le milieu médical abordé en 2016 dans La fille de Brest qui traitait du scandale du Mediator (avec également Benoît Magimel). Le film traitait avec sobriété et émotion d’un scandale qui a marqué la France et le milieu médical. Il s’agissait d’une histoire vraie.

Pour son dernier film, Emmanuelle Bercot ne traite pas d’une histoire vraie en tant que telle mais bien de la vérité du cancer et de l’accompagnement des personnes cancéreuses et cela en intégrant dans le casting un véritable médecin (qui n’est donc pas acteur) le docteur Gabriel Sara qui joue ici le rôle qui est le sien dans la "vraie vie". Le docteur libanais Sara vit à New-York, il est oncologue-hématologue et exerce au Mount Sinai-Roosevelt Hospital. Il est notamment connu pour son travail sur le rôle de la musique en médecine. "Mondialement connu et reconnu pour sa compétence, son humanité, son écoute et sa rigueur scientifique, le Docteur Sara va aujourd’hui encore plus loin en faisant développer dans son service un programme de psychothérapie par la musique. Cette expérience novatrice de lutte contre la maladie et la douleur, par le biais de la musique et d’amélioration du confort des malades, est consignée dans son ouvrage ‘Music and Medicine : Integrative Models in the Treatment of Pain’. Le Docteur Gabriel A. Sara raconte à l’Agenda Culturel cet extraordinaire parcours.(Source) Autant dire que la performance de Gabriel Sara dans le rôle du Dr Eddé est très juste, comme s’il n’avait jamais fait que cela. Et c’est assez rare pour le souligner [1].

De son vivant offre deux rôles exceptionnels à Catherine Deneuve et surtout à Benoît Magimel qui trouve ici un de ses meilleurs. Le film joue sur les émotions et les quatre saisons qu’il parcourt se déroulent en forme de mélodrame, totalement assumé. L’on est sur une ligne de crête, jouant sur les émotions, au risque de sembler en faire trop, alors qu’il n’en est rien et que le ton est juste. L’on accompagne avec tendresse, émotion et empathie Benjamin, cet homme proche de la cinquantaine et qui apprend que son cancer agressif est en phase quatre. Les jours sont comptés et il ne sera pas donné plus d’une année pour prendre une route abrupte dont on connait l’issue fatale. Autour (ou aux côtés de) Benjamin, il y a sa mère, Chrystal qui constate qu’il n’y a pas de mot pour dire orphelin de son enfant. En revanche, Benjamin devra ou pourra découvrir qu’il peut dire cinq mots avant de partir : Pardonne-moi, je te pardonne, je t’aime, merci, au revoir ! Pour les dire, les faire advenir à la bouche, certain·e·s humain·e·s ne seront pas de trop : outre sa mère et le docteur Eddé, il y a Eugénie une infirmière (Cécile de France), le personnel infirmier (dont certain·e·s sont interprétés par de véritables soignant·e·s) mais aussi la musique et la danse. Ainsi, dès le début du film le Godspell qui peut paraître too much ici dans nos pays mais ne l’est pas pour le docteur Sara/Eddé qui transpose ici son expérience de la thérapie par la musique, notamment par l’interprétation tout en émotion du musicothérapeute (Clément Ducol) ! Il faut encore citer le tango, une des choses qui a motivé la réalisatrice : "Ce sont des dizaines et des dizaines d’heures de récit, de discussions, de rencontres avec d’anciens malades, avec son assistante, le musicothérapeute de l’hôpital, les soignants, et le privilège de pouvoir assister à cette scène surréaliste (quand on voit ça pour la première fois) : le tango en salle de chimio. Le jour où j’ai vu ça, j’ai eu la certitude qu’il y avait un film à faire !".

Dans ce parcours vers la fin, il faudra envisager celle-ci, notamment les dispositions de fin de vie (acharnement, intubation... ou pas). Mais surtout autoriser le malade à partir... et, pour celui-ci, partir quand il s’y autorise, thèmes que l’on découvrira dans ce film profondément humain dont on retiendra aussi le thème d’une paternité en creux (nous ne dévoilerons pas plus) à découvrir grâce au jeune acteur Oscar Morgan (qui n’avait joué jusque là que dans quelques séries américaines).



Au hasard...

Grüsse aus Fukushima (Fukushima mon amour)
le 5 février 2017
Coup de chaud
le 14 décembre 2015
L’amour est une fête
le 5 septembre 2018
Home
le 5 septembre 2016
Downton Abbey
le 23 septembre 2019
Mon garçon
le 17 août 2017
Free State of Jones
le 21 août 2016
Régis
le 22 octobre 2019
Médecin de nuit
le 3 juillet 2021
Fifty Shades Darker (Cinquante nuances plus sombres)
le 1er janvier 2017
Elle l’adore
le 22 septembre 2014
Tiempo Compartido (Time Share)
le 15 août 2018
Le labyrinthe (The Maze Runner)
le 13 octobre 2014
Girl
le 4 août 2018
A Pigeon Sat on a Branch Reflecting on Existence
le 26 mars 2015
Samourai Rauni (Reposaarelainen)
le 5 septembre 2018
L’Atelier
le 16 octobre 2017
Große Freiheit (Great Freedom)
le 7 novembre 2021
The Expendables 3
le 1er septembre 2014
Cherchez la femme !
le 8 juillet 2017
Mentions légales Espace privé RSS

2014-2024 © CINECURE - Tous droits réservés
Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 5.2.1