Synopsis : Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu’il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n’a plus qu’une idée en tête… faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Epaulée par sa famille et guidée par l’expérience puis l’amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d’un destin hors du commun. Une fiction librement inspirée de la vie de Céline Dion.
Acteurs : Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc LaFortun, Jean-Noël Brouté
Il me faut écrire cette critique en "je", car le critique doit s’effacer devant l’individu qui doit ici avouer son inculture totale devant le phénomène Céline Dion. Le cinéphile lui-même n’avait pas fait de lien avec le très célèbre Titanic. C’est dire son niveau d’incompétence sur cet univers musical (et probablement beaucoup d’autres !). Me référant à Wikipédia, dès que les lettres "Cél" sont introduites, la première occurrence proposée est "Céline Dion" ! Parce que c’est d’elle qu’il s’agit, dans ce plus ou moins faux/vrai biopic qui se veut, semble-t-il, hommage et non caricature de la très célèbre artiste canadienne. Mais il s’agit ici d’Aline Dieu, sorte d’alter égo de l’artiste dont l’histoire est introduite par une mention signalant que le film est une très libre adaptation.
Et donc, je suis ici dans un sujet hors de mes compétences et même hobbies. Si dans le film Un Monde, le frère de Nora est hors champ, à la fois visible mais surtout invisible, il en est de même pour la chanteuse dans mon chef. Et s’il y a donc bien, aux horizons de ma mémoire, quelques lambeaux de journaux télévisés où l’on parlait de Céline et des déboires de sa vie personnelle et affective, cela m’est aussi étranger que pour d’autres à qui je voudrais parler du "trio de Vienne" (Berg, Schoenberg et Webern) ou du jeu particulier de Glenn Gould et de son autisme. Et donc, j’avoue ne pas connaître les chansons de Céline Dion, ne pas reconnaître sa voix... Et si dans Aline, the Voice of Love, la réalisatrice et actrice chante (enfin, ce n’est pas elle mais Victoria Sio !) j’étais incapable de "reconnaître" une chanson. C’est dire l’abîme d’incompétence dans lequel je me débattais face à ce film.
Dès lors, je dois reconnaître le travail d’abattage de Valérie Lemercier, le casting en (grosse ?) partie canadien, dans une histoire d’amour (oui, bien sûr, cela est bien rendu), le poids et la joie des relations familiales, le poids de la notoriété... Et Le nuage d’inconnaissance (ici — question de montrer qu’il est d’autres domaines de connaissances et que l’on ne peut pas tout maîtriser — il s’agit d’une référence à un texte mystique anonyme du XIVème siècle est dans la pure lignée de la "contemplation obscure" qui va de Denys l’Aréopagite à Thérèse de Lisieux et qui passe par la "docte ignorance" de Nicolas de Cuse et la "nuit" de Jean de la Croix.) sur lequel je flotte m’interdit de faire plus écho à ce film. Simplement que survolant ainsi celui-ci, je trouvais quand même assez bizarre de faire jouer par une actrice de plus de cinquante-cinq ans le même personnage de douze à cinquante ans ! Mais cela ne devrait pas poser problème aux (nombreux) fans de Céline Dion qui sont les premiers destinataires d’Aline !
Mes confrères et consœurs sont majoritairement enthousiastes et ont apprécié le film. Allez lire (ou écouter) leurs critiques lorsqu’elles seront en ligne ou diffusées. En attendant, allez déjà lire celle, très enthousiaste, de Gaëlle Bouché sur le site Abus de Ciné.