Premier film de la journée : La chambre bleue de Mathieu Amalric projeté en séance d’ouverture ce vendredi 6 juin. Le réalisateur est certainement mieux connu comme acteur par le grand public. Ce film (son 6ème), tiré du roman éponyme de Georges Simenon, surprend dès les premières images par le choix du format 4/3 (vous savez, celui de nos anciens téléviseurs ou des vieux films en noir et blanc !). Aujourd’hui, alors que nous sommes habitués aux formats 16/9 ou 2.35, il s’agit souvent d’un choix délibéré, "artistique". Dans le cas présent, cela permet de resserrer le cadre et oblige le spectateur à se concentrer sur l’intrigue et un certain étouffement des personnages.
Tout comme pour le roman (que je n’ai pas lu) le film se déploie selon deux axes, la relation adultérine entre Julien Gahyde et Esther Despierre, d’une part, et l’enquête judiciaire sur la mort suspecte de l’épouse du premier, d’autre part.
Le film oscille entre deux genres. C’est peut-être là que le bât blesse. L’enquête judiciaire sous forme de flashbacks nous est livrée par bribes. Elle devrait nous permettre de nous interroger, d’une part, sur des mots (d’amour) trop imprudemment prononcés et qui font donc croire à un engagement et, d’autre part, sur la fragilité des enquêtes et témoignages et la difficulté de faire droit à son innocence. Hélas, le procédé narratif utilisé tend à faire perdre l’empathie (ou du moins l’intérêt) que l’on pourrait avoir pour les protagonistes principaux. Certes, dès l’entame, leur rencontre dans la fameuse chambre bleue laisse augurer dans la relation adultérine une certaine densité qui hélas ne tient pas sur la durée du film.