Synopsis : Un couple d’Américains en villégiature au festival de San Sebastián tombe sous le charme de l’événement, de l’Espagne et de la magie qui émane des films. L’épouse a une liaison avec un brillant réalisateur français tandis que son mari la trompe avec une belle Espagnole du cru.
Acteurs : Wallace Shawn, Gina Gershon, Louis Garrel, Elena Anaya, Sergi López
Il y a des hauts et des bas dans la production de Woody Allen. A force de maintenir un rythme intense de production (un film chaque année environ) il est difficile de garder une qualité constante. Et, dans le cas présent, Rifkin’s Festival ne tutoie pas les sommets, bien au contraire ! Enfin, précision, il décevra probablement les cinéphiles, malgré les références au septième art, au vu des tics de Woody Allen !
D’emblée l’on peut affirmer que ceux et celles qui n’aiment pas les films d’Allen peuvent passer leur chemin car ils y trouveront tout ce qui fait la patte du réalisateur : un humour (juif), ses préoccupations : la mort, la maladie... En revanche, ses fans seront en territoire connu, d’autant plus qu’il s’agirait d’une déclaration d’amour au cinéma de la part du cinéaste, malheureusement très souvent maladroite.
Si Woody ne joue pas dans son film, il y est cependant fameusement présent, par le biais de son alter égo, Mort Rifkin (interprété par Wallace Shawn - pour l’anecdote, son premier rôle au cinéma, c’était dans Manhattan en 1979, avant de tourner dans d’autres films de Woody Allen !). Un alter égo qui aura les mêmes problèmes que celui qu’il incarne en quelque sorte : il se pose des questions sur Dieu, sur la mort et il est hypocondriaque... et justement celle dont il est tombé amoureux est médecin (Elena Anaya), une double occasion de la rencontrer régulièrement pour lui exposer les maux dont il croit être atteint... et tenter de lui faire comprendre le mal d’amour qui le ronge !
Sa très jeune femme (Gina Gershon), elle est en amour et en pâmoison devant Philippe, un jeune réalisateur français de talent (dont elle est l’attachée presse) qui est interprété par Louis Garrel.
Le film se déroule durant le festival de San Sebastián, ce qui permet une dimension "méta" supplémentaire, puisque Rifkin’s Festival ai fait l’ouverture... de la 68e édition du Festival de San Sebastian en septembre 2020.
Le film s’insère entre un prologue et un épilogue où le protagoniste principal s’expose chez un psychanalyste (Michael Garvey) ! Il est - outre les marottes du réalisateur - une œuvre qui se rêve "méta" et une occasion de parler septième art : les discussions sur le cinéma français et le cinéma américain, sur la Nouvelle vague... et aussi de "faire du cinéma" (et nous jouons aussi sur l’expression) puisque Woody Allen intégrera plusieurs scènes en noir et blanc dans son film qui seront autant de scènes (re)jouées, extraites de Citizen Kane et de films de Truffaut, Godard, Fellini... ou encore Bergman, avec une rencontre avec la mort (n’est-ce pas celle que craint et attend tout à la fois Woody Allen depuis ses premiers films ?), interprétée par Christoph Waltz. Malheureusement, le rêve deviendra cauchemar pour certains cinéphiles.