Genre : Aventure, action, fantastique, familial
Durée : 128’
Acteurs : Dwayne Johnson, Emily Blunt, Jack Whitehall, Edgar Ramírez, Jesse Plemons...
Synopsis :
Chercheuse intrépide, la doctoresse Lily Houghton quitte Londres pour explorer la jungle amazonienne à la recherche d’un remède miraculeux. Pour descendre le fleuve, elle engage Frank Wolff, un capitaine roublard aussi douteux que son vieux rafiot délabré. Bien décidée à découvrir l’arbre séculaire dont les extraordinaires pouvoirs de guérison pourraient changer l’avenir de la médecine, Lily se lance dans une quête épique. L’improbable duo va dès lors affronter d’innombrables dangers - sans parler de forces surnaturelles - dissimulés sous la splendeur luxuriante de la forêt tropicale. Alors que les secrets de l’arbre perdu se révèlent peu à peu, les enjeux s’avèrent encore plus grands pour Lily et Frank. Ce n’est pas seulement leur destin qui est en jeu, mais celui de l’humanité tout entière...
La critique de Julien
Embarquement immédiat ! Nouveau divertissement estival estampillé Disney, "Jungle Cruise" est à la base une des plus anciennes attractions de ses parcs à thèmes. Alors qu’elle devrait poursuivre avec une adaptation de la "Tour de la Terreur", ce n’est pas la première fois que la maison aux grandes oreilles exploite ses créations récréatives pour étendre sa filmographie, et ainsi gonfler son capital boursier. Alors qu’une réadaptation du "Manoir hanté et les 999 Fantômes" est également en préparation (après la version de 2003 avec Eddie Murphy), la franchise "Pirates des Caraïbes" (initiée par Gore Verbinski) ainsi que "À la Poursuite de Demain" (de Brad Bird, sorti en 2015) sont également nés d’attractions Disney, faisant ainsi le bonheur des petits et grands depuis des années, en mal de sensations (fortes).
Vaguement (!) adapté de l’attraction du même nom, "Jungle Cruise" se déroule en 1916, et met en scène la quête de "l’arbre de vie" et de ses "larmes de Lune" par le Dr Lily Houghton (Emily Blunt), qui, selon le mythe, présenteraient des propriétés curatives, et pourraient ainsi revitaliser la médecine et aider ainsi à l’effort de guerre britannique, mais également lever toute malédiction. Sauf que la demoiselle (en pantalon !) est ignorée par l’association machiste d’explorateurs de la Royal Society de Londres, elle qui possède pourtant et cache dans ses meubles une pointe de flèche qui, selon Lily Houghton, pourrait être la clé pour localiser ledit arbre. Après l’avoir dérobée juste avant que l’antagoniste Prince Joachim d’Allemagne (Jesse Plemons) ne s’en empare, cette dernière embarquera sur l’Amazone avec son frère McGregor (Jack Whitehall), rejeté par sa famille, sur le bateau à vapeur du skipper Frank Wolff (Dwayne Johnson), un capitaine astucieux, cynique mais noble, lequel organise des croisières fluviales dans la jungle, agrémentée de blagues ringardes et de faux dangers. Ce dernier acceptera alors, à contrecœur, de guider ces explorateurs dans leur quête pleine des dangers, et d’incertitudes...
C’est donc le réalisateur et producteur hispano-américain Jaume Collet-Serra qui s’est lancé, corps et âme, dans la mise en scène de ce blockbuster au budget de production colossal, et très attendu. Il faut dire que la première bande-annonce, dévoilée il y a plus d’un an (le film devait sortir l’été passé), ainsi que tous les visuels ayant suivi ne manquaient pas de charme. Collet-Serra s’est donc vu confier cette adaptation par Disney, lui à qui l’on devait jusque-là des productions aux budgets raisonnables (dont quatre films tournés avec Liam Neeson). Mais cela semble être de l’histoire ancienne, puisqu’il vient de terminer le tournage de "Black Adam" pour DC Comics, avec justement Dwayne Johnson dans le rôle du super-héros.
Sa nouvelle réalisation, hautement numérique, mais divertissante, se révèle alors être une aventure en milieu hostile qui en rappelle bien d’autres (pour ne pas les citer ici), étant donné la tournure de cette histoire, se dévoilant aux confins du fleuve qui traverse l’Amérique du Sud. Si on ne jouera tout de même pas ici au jeu des sept différences, on pourrait raisonnablement citer toutes les sources d’inspiration du matériel d’origine. Qu’importe, "Jungle Cruise" coche toutes les cases d’une bonne croisière, qui s’amuse, et qui nous amuse, aussi. Et ça, c’est un (très) bon point. En effet, le film met en scène un duo qui se cherche gentiment la misère au vu de leurs personnalités aux valeurs opposées, tandis que l’humour de l’action se veut doucement cynique, cocasse et espiègle. Aussi, une grande part de comédie est due au personnage de Jack Whitehall (acteur, comédien de stand-up, présentateur et écrivain anglais), dans la peau du frère de Emily Blunt, lui qui est ici un homme maniéré qui se prend pour un objet de valeur, embarquant avec lui toute sa garde-robe. Et force est de constater que Disney ose, et s’ouvre enfin aux personnages LGBTQ, étant donné que ce dernier est homosexuel, bien que cela soit révélé de manière nuancée, mais respectueuse et doucement inspirante, lors d’un dialogue avec Dwayne Johnson. Pas de moquerie donc. Or, ce n’est que la seconde fois qu’un personnage gay est présenté dans un Disney, après celui de Josh Gad, dans l’adaptation de "La Belle et la Bête" (2017). Bref, le studio évolue, et cela fait plaisir à voir, et à entendre.
Sorti en simultané sur Disney+ en achat numérique au prix de 21,99€ via le programme Accès Premium, "Jungle Cruise" met alors le paquet en termes de spectacle, lequel ne lâche jamais du lest, et parsème même son histoire d’un petit twist qu’on n’avait pas vu venir, au contraire de la tournure de la relation qu’entretiennent les deux personnages principaux, ainsi que de l’issue de cette mission amazonienne. Certes, ses inspirations ne sont guère originales, voire pompées, mais elles sont plaisantes à retrouver, elles qui s’intègrent parfaitement au cadre. Aussi, on ne vous cache pas d’avoir largement apprécié la bande-originale du film, composée par James Newton Howard, et agrémentée d’une version instrumentale de la chanson "Nothing Else Matters" de Metallica. Au contraire, on regrette que la mise scène abuse autant d’effets spéciaux, tandis que le jeu des acteurs, à force de jouer devant un fond vert, perd en authenticité, lequel est parfois trop mécanique, et haché, le montage n’aidant parfois pas. De même, "Jungle Cruise" ne possède pas l’audace de ses modèles, et suit ici une voie toute tracée. Mais on ne va pas se mentir, et avouer que le plus commun des spectateurs en aura pour son argent, ainsi que la famille, et leurs moussaillons.