Genre : Thriller, horreur
Durée : 104’
Acteurs : Ana de la Reguera, Josh Lucas, Tenoch Huerta, Cassidy Freeman, Will Patton, Leven Rambin, Sammi Rotibi...
Synopsis :
Adela et son mari Juan vivent au Texas, où Juan travaille comme ouvrier dans un ranch pour la riche famille Tucker. Juan impressionne le patriarche des Tucker, Caleb, ce qui attire la jalousie et la colère de son fils, Dylan. Au lendemain de la Purge, un gang de tueurs masqués s’attaque violement et illégalement aux Tucker. A la suite de cet événement, la famille texane va devoir s’allier à Juan et Adela pour faire face à un pays qui sombre dans un bain de sang total.
La critique de Julien
Après une parenthèse avec le préquel "American Nightmare : Les Origines" (2018), la franchise du même nom créée par James DeMonaco revient pour un cinquième épisode, lui qui est une suite directe du troisième opus, "Élections", sorti en 2016, dans lequel une Sénatrice était traquée durant la Purge annuelle, étant donné son souhait de l’abolir si elle venait à remporter les prochaines élections. "Sans Limites" se déroule lui en 2048, soit huit années après l’élection présidentielle de cette dernière, alors que les Nouveaux Pères Fondateurs d’Amérique (NPFA) ont - évidemment et trop facilement - repris le contrôle du Gouvernement et ont ainsi ré-institué cette nuit où tout type de meurtre est autorisé, afin de faire "le ménage" dans la société, en éliminant les plus faibles et défavorisés, et ainsi arranger les poches du Gouvernement, alors que la suprématie raciale et le nativisme ont considérable augmenté dans tout le pays. On y suit alors un couple de migrants mexicains entrés illégalement par les frontières du Texas, alors que l’époux, Juan, travaille chez la riche famille Tucker, dans leur ranch, lui qui va attiser la jalousie et le mépris du fils du patriarche de la famille. Mais voilà que retentissent les sirènes signalant le début de la Purge. Et tel que son titre l’indique, cette purge ne va pas s’arrêter aux petites heures, et va voir naître un mouvement insurrectionnel continué de commettre des crimes et des meurtres dans tout le pays après la fin de celle-ci, et cela malgré que les NPFA aient condamné ces actes, et invoqué la loi martiale à travers les États-Unis, dans le but de contenir la violence. En réponse, les gouvernements canadiens et mexicains annonceront la fermeture anticipée de leurs frontières, laissant ainsi six heures aux vulnérables afin de les traverser...
Doté du plus cher budget de production de la série de films, "Sans Limites" s’éloigne un peu plus de l’efficacité féroce, et contenue à petite échelle, des deux premiers opus de la franchise, pour alors se répandre, et malheureusement s’égarer. Mis en scène par Everardo Gout, en tant que premier long métrage, et censé en être le dernier épisode, ce film exploite maladroitement et opportunément la question de l’immigration, et du racisme grandissant aux Etats-Unis. En résulte la fuite d’un groupe de personnes vers le Mexique, dont des Américains, étant donné que leur pays est mis à feu et à sang. Ce cas de figure est ici en soi intéressant, puisqu’il renverse ainsi la tendance migratoire, les Américains cherchant à leur tour à fuir leur pays afin de trouver la sécurité ailleurs (en tout cas pour ceux qui sont proches des frontières). Mais cette échappatoire n’est ici utilisée que dans l’idée, sans l’approfondir, tandis que la fin, ouverte, ne dit rien des conséquences de cette immigration massive, ni de comment les pays voisins vont la gérer. Mais bien que "American Nightmare 5" était destiné à clôturer la saga, James DeMonaco a confirmé la mise en chantier d’un sixième opus, autour d’une Purge mondiale ; concept qui devait être développé à l’origine pour une troisième saison de la série, diffusée chez nous sur Amazon Prime Video. Peut-être que ces réponses viendront alors dans la suite, mais on en doute...
En élargissant son périmètre d’action à tout un pays (bien qu’on y voit ici une infime partie), "Sans Limites" perd alors en tenue, et surtout en tension. La traque en question n’est alors plus aucunement anxiogène, novatrice, comme a pu l’être celle des deux premiers films. À son avantage, ce cinquième film est le plus impressionnant de la série en termes d’action et d’explosion. Sauf que nous ne sommes pas venus là pour voir cela.! Quant aux scènes de (tentatives de) meurtres, il est difficile d’en tirer quelque chose de nouveau, malgré le fait qu’elles se déroulent, pour la majorité, en plein jour, permettant ainsi une meilleure visibilité de l’ensemble. Mais on aurait préféré finalement rester dans la pénombre californienne au vu du résultat...