Genre : Drame
Durée : 72’
Acteurs : Joséphine Sanz, Gabrielle Sanz, Nina Meurisse, Margot Abascal, Stéphane Varupenne...
Synopsis :
Nelly a huit ans et vient de perdre sa grand-mère. Elle part avec ses parents vider la maison d’enfance de sa mère, Marion. Nelly est heureuse d’explorer cette maison et les bois qui l’entourent, où sa mère construisait une cabane. Un matin, la tristesse pousse sa mère à partir. C’est là que Nelly rencontre une petite fille dans les bois. Elle construit une cabane, elle a son âge et elle s’appelle Marion. C’est sa petite maman.
La critique de Julien
Deux années après le rouleau compresseur "Portrait de la Jeune Fille en Feu" notamment récompensé du prix du scénario Queer Palm au Festival de Cannes 2019, Céline Sciamma revient cette semaine-ci au cinéma avec un cinquième long métrage intimiste, et récit fantastique et familial, alors englobé dans une volonté de donner de la place à l’enfant au cinéma, également très malmené durant ces dernières crises et épreuves collectives. Tourné avec cinq acteurs, dont les sœurs jumelles Sanz, "Petite Maman" met en scène la rencontre et l’amitié entre une petite fille et sa mère enfant. En effet, alors qu’elle est en train d’aider ses parents à vider la maison de sa grand-mère, Nelly (Joséphine) va découvrir des éléments faisant écho à ce que sa maman (Nina Meurisse) lui a récemment raconté sur son enfance et sur sa propre mère (Margot Abascal), elle qui va alors faire la connaissance de la petite Marion (Gabrielle Sanz), habitant de l’autre côté du bois. Une cabane, une maison, un placard, une canne de marche, une étagère à galets, une peinture sur tapisserie : pas de doute, Marion est bien sa "petite maman"...
Non daté dans une période de temps précise, mais aidant le spectateur à se projeter dans ses espaces intérieurs hautement réfléchis, "Petite Maman" est un curieux film, lequel nous invite à suivre une rencontre hors du commun, étant donné un voyage dans le temps auquel il nous invite, mais sans effets spéciaux, et raconté au présent, permettant ainsi d’inventer un échange inédit entre les générations et les corps, et donc entre deux petites héroïnes qui se connaissent finalement très bien. Le dernier film de Céline Sciamma se révèle être est une expérience vibrante de cinéma, aussi terre-à-terre qu’onirique, elle qui débute par des adieux manqués et se termine par un adieu rattrapé. Le spectateur se retrouve alors bercé par ces retrouvailles quelque peu ludiques et émouvantes, racontées aussi bien à hauteur d’enfant que d’adulte, même si le film est clairement destiné aux plus jeunes. On regrette cependant parfois un jeu trop adulte et en confiance de la part des enfants (ce qui contredit un peu les émotions recherchées), tandis que le récit ne va jamais plus loin dans l’analyse et les possibilités qu’il laisse entrevoir.