Synopsis : Nicolas, un ancien Président de la République, supporte mal l’arrêt de sa vie politique. Les circonstances lui permettent d’espérer un retour sur le devant de la scène. Mais il lui faut un allié. Nicolas va donc partir en Corrèze, pour convaincre François, un autre ancien Président (qui, lui, coule une retraite heureuse à la campagne) de faire équipe avec lui. François se pique au jeu, tandis que Nicolas découvre que le bonheur n’est peut-être pas là où il croyait… Et leurs compagnes respectives, elles, vont bientôt se mettre de la partie.
Acteurs : Jean Dujardin, Grégory Gadebois, Doria Tillier, Pascale Arbillot, Jean-Charles Clichet, Pierre Lottin, Denis Podalydès, Jean-Michel Lahmi
De manière générale, nous apprécions les films de la réalisatrice luxembourgeoise Anne Fontaine. Ses films nous ont toujours agréablement surpris et rarement déçu. Bien plus, très souvent, Anne Fontaine propose des films très différents dans leurs genres.
Autant dire que ce Présidents, au pluriel est une heureuse découverte et elle devrait l’être tout particulièrement pour les Français (une occasion de se changer les idées après la déconvenue des huitièmes de finale de l’Euro ?) ou des Belges qui connaissent un peu la politique française.
Car c’est bien dans la politique que le film s’ancre, dans la réalité du terrain franco-français, même si les personnages, malgré leurs prénoms, sont fictifs, ou du moins des variations, sur le mode "et si..." (nous pourrions parler de réalité alternative ou d’univers parallèles si l’on était dans un film de SF ou d’anticipation... mais ce n’est pas le propos de ce film). En effet les patronymes ne sont pas cités (sauf quand on parle textuellement d’Emmanuel Macron) et les épouses de Nicolas et François, ne sont pas celles de leurs alter égo de la réalité.
Peu importe, c’est avec plaisir que le découvre le grand Jean Dujardin dans le rôle du petit Nicolas (aimant passer l’aspirateur dans sa maison pendant que sa compagne, chanteuse lyrique, aime faire des vocalises à temps et à contretemps) ou Grégory Gadebois dans celui de François. Si Dujardin (se) joue des tics du vrai Nicolas (sans cependant caobotiner), Gadebois, lui, joue sur sa "corporéité" et donne ainsi du poids et de l’ampleur au personnage qu’il incarne. Lui s’ennuie en Corrège et sa compagne est vétérinaire.
Le pitch du film est tout simple : pour les prochaines élections présidentielles, Nicolas veut faire barrage à l’extrême droite (Marine Le Pen donc) et se propose d’aller relancer son adversaire de jadis, François, dans sa campagnarde Corrège.
Le reste est à découvrir sur grand écran. Et si l’histoire aurait pu faire le bonheur d’une production théâtrale, au cinéma cela donne quand même un film plaisant, intéressant et virevoltant tout particulièrement grâce aux dialogues qui font mouche (et le feront plus encore, on se répète, pour les Français !). C’est donc une heureuse surprise pour un film inattendu avec deux acteurs au service de l’intrigue.
En bonus, un teaser méta (et donc pas un extrait du film !)
Et la bande annonce...