Genre : Action, thriller
Durée : 92’
Acteurs : Bob Odenkirk, Connie Nielsen, Christopher Lloyd, RZA, Aleksei Serebryakov...
Synopsis :
Hutch Mansell, un père de famille sans histoire, accumule un tas de frustrations. Alors que des cambrioleurs rentrent chez lui, Hutch va se défendre et faire preuve d’une grande violence. Un incident qui va faire resurgir les secrets de son passé...
La critique de Julien
On ne va pas se le cacher, et dire que "Nobody" sent à plein nez la nouvelle franchise à la "John Wick" (entre parenthèses, le tournage des épisodes 4 et 5 devrait débuter cet été). D’ailleurs, David Leitch, réalisateur de "John Wick", n’est autre que l’un des coproducteurs de ce film, au même titre que Bob Odenkirk, acteur principal de ce thriller d’action, lequel est principalement connu pour avoir joué le rôle de Saul Goodman, soit l’avocat véreux des séries américaines "Breaking Bad" et "Better Call Saul", ainsi que celui de Bill Oswalt dans la série télévisée Fargo. "Nobody" met alors en scène Hutch Mansell, un père de famille apparemment banal, lequel vit une vie quelque peu redondante, et sans histoires. Sauf qu’une nuit, des cambrioleurs vont s’introduire à son domicile, et plutôt que de s’interposer, Hutch décide de ne pas intervenir, ou en tout cas en laissant de côté la violence. Sains et saufs, c’est tout de même l’incompréhension totale pour sa femme (Connie Nielsen) et son fils, qui ne comprennent pas son geste, pourtant bien réfléchi, ou plutôt pesé. Mais ce cambriolage va réveiller en lui des instincts primaires et des compétences qu’il avait mis de côté, avant de tomber sur un os, et de s’attirer ainsi des ennuis...
Envie de passer un bon moment décomplexé où sa castagne dans tous les sens, et autant à mains nues qu’armées ? Alors courez voir « Nobody », vous ne serez pas déçus ! Certes, ce film, signé par le réalisateur du mal de tête « Hardcore Henry » (2016), reprend une recette déjà bien connue et balisée (à titre d’exemple, l’antagoniste russe), mais il le fait avec beaucoup de second degré, à l’image de cette scène où le héros dégomme à tout-va tout autour de lui, pendant qu’il fixe la caméra, le tout en plein ralenti ! Et puis, Bob Odenkirk étonne et fait le job dans la peau d’un homme aigri et frustré par sa situation et condition, mais aux capacités physiques et intellectuelles surdimensionnées jusque-là bien gardées, lui qui cache derrière lui un passé (très) violent. Mais pas pour longtemps à l’écran, qu’on se le dise ! D’ailleurs, à chaque fois qu’une de ses victimes lui demande qui il est, ce dernier leur répond, sans parvenir pourtant, avec humour, à arriver au bout de ses phrases, étant donné la mort de ces derniers. On parvient alors à en savoir un peu sur le personnage, et ainsi trouver quelques pièces du puzzle (les autres étant bien gardées au chaud pour la suite)... Autre bonne nouvelle, Hutch est le fils de David Mansell, incarné par Christopher Lloyd en personne ! Et autant dire que si l’acteur de la trilogie « Retour Vers le Futur » fait partie de l’aventure, à 82 ans, ce n’est pas pour rien ! Mais on n’en dira rien de plus à son sujet, si ce n’est que sa partition est très drôle !
"Nobody" enchaîne alors les scènes de plus en plus irrévérencieuses dans leur violence, tous azimuts, alors que le démon qui sommeillait en Hutch Mansell, de plus en plus provocant, est désormais en roue libre. Par contre, il semble étonnant que sa famille ne semble pas plus interloquée que ça par ce nouvel homme. Nous, on se poserait quand même des questions (à moins qu’ils soient de mèche ?) ! A la place, le scénariste Derek Kolstad (derrière l’écriture de toute la franchise "John Wick" - tiens donc !) tente plutôt de rabibocher Hutch et sa femme. Il fallait bien là un brin de romantisme. Aussi, si "Nobody" aligne de l’action pure et dure, et des détonations multiples, il le fait par le biais de grosses ficelles et coïncidences scénaristiques qui n’aident pas à le prendre au sérieux. Mais heureusement pour lui, "Nobody" n’a rien de sérieux, et en joue comme un enfant mal élevé ! On lui pardonne donc, puisque c’est assumé !