Genre : Comédie
Durée : 77’
Acteurs : Adèle Exarchopoulos, David Marsais, Grégoire Ludig, India Hair, Roméo Elvis, Coralie Russier, Bruno Lochet...
Synopsis :
Jean-Gab et Manu, deux amis simples d’esprit, trouvent une mouche géante coincée dans le coffre d’une voiture et se mettent en tête de la dresser pour gagner de l’argent avec.
La critique de Julien
S’il y a une chose que Quentin Dupieux a compris, c’est que le ridicule ne tue pas ! Car dans sa nouvelle folie, intitulée "Mandibules", deux amis (totalement) à la ramasse vont trouver une mouche géante (!) dans le coffre d’une voiture, en chemin pour une mission qui leur rapportera de l’argent, lesquels vont alors tenter de l’apprivoiser afin de se faire de l’argent... À moins qu’ils n’en aient pas besoin ?
Le cinéaste quitte (enfin) la comédie tourmentée par la mort (après notamment "Le Daim" en 2019) pour s’ouvrir à la vie, et plus précisément à l’amitié, mais (très) premier degré. Après s’être notamment amusé à déconstruire le duo Eric & Ramzy dans "Steak" (2007), le voici qu’il met en avant la légèreté sincère du duo formé par Grégoire Ludig et David Marsais, dont l’intelligence des personnages est aussi protubérante que les cornes d’un taureau (...), eux qui jouent ni plus ni moins ici face à une mouche, née à proximité du tas de cadavres des précédents films du réalisateur, et créée ici telle une marionnette, mais dont les pattes ont été animées de manière digitale. Et autant dire que pour un film "extraterrestre", ça en est un ! D’ailleurs, certains plans de la mouche, avec un drap posé sur elle par ses dresseurs-losers (pour la cacher des yeux d’autrui), font étrangement penser au classique de Spielberg... Mais on vous rassure : ça s’arrête là pour la comparaison !
"Mandibules" se regarde alors comme une parenthèse gentiment débile, mais assumée, dans laquelle ses acteurs n’ont pas peur de se jeter à l’eau, dont Adèle Exarchopoulos, dans le rôle d’une demoiselle souffrant d’un problème d’élocution depuis qu’elle a eu un accident, et frustrée du fait que personne ne l’écoute... Sans rien révéler, on imagine comment il a dû être difficile pour ses camarades de jeu de garder leur sérieux face à son personnage, notamment durant la scène collective du repas. Car oui, les deux acolytes croiseront quelques (autres) abrutis sur leur chemin, aussi dupes qu’eux-mêmes... Autant dire que ça vole bas, même si une mouche se balade dans le décor !