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CINECURE
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Cinécure est un site appartenant à Charles Declercq et est consacré à ses critiques cinéma, interviews sur la radio RCF Bruxelles (celle-ci n’est aucunement responsable du site ou de ses contenus et aucun lien contractuel ne les relie). Depuis l’automne 2017, Julien apporte sa collaboration au site qui publie ses critiques et en devient le principal rédacteur depuis 2022.

Park Jae-bum
Binsenjo (Vincenzo)
Un K-drama en 20 épisodes sur Netflix
Article mis en ligne le 6 juin 2021

par Charles De Clercq

Synopsis : À l’âge de huit ans, Park Joo-hyung (Song Joong-ki) s’est rendu en Italie après avoir été adopté par Don Fabio, chef de la famille de la mafia Cassano. Renommé Vincenzo Cassano, il est devenu avocat italien, consiglière pour la mafia et l’un des meilleurs hommes de Fabio jusqu’à ce qu’il ait réservé son accueil. Après la mort de Fabio, Paolo (le fils biologique de Fabio et le nouveau leader) a essayé de tuer Vincenzo ; il s’est enfui à Séoul pour récupérer l’or caché dans Geumga-dong Plaza. Vincenzo a aidé un tycoon chinois à mettre son or dans une voûte sécurisée par la mafia à l’intérieur du complexe, mais le tycoon est mort. Sans que personne ne connaisse l’existence de la chambre forte, il a prévu de récupérer l’or et de l’utiliser comme fonds de retraite après avoir quitté à la fois l’Italie et la mafia. Cependant, une société immobilière relevant du groupe Babel a illégalement pris possession du bâtiment et Vincenzo doit utiliser ses compétences pour récupérer le bâtiment et récupérer sa fortune. Vincenzo s’implique avec l’avocat Hong Cha-young (Jeon Yeo-been), le type d’avocat qui fera n’importe quoi pour gagner une affaire.

Acteurs : Song Joong-ki, Jeon Yeo-been, Ok Taec-yeon, Kwak Dong-yeon, Kim Yeo-jin...

Face à l’offre importante, c’est un peu par hasard que nous avons découvert une série coréenne en navigant sur Netflix. A première vue, il était difficile de classer le "genre" de la série. C’est que l’on oscille entre une série entre drame et humour (quoique le terme ne convienne pas vraiment). Le premier épisode durait près d’une heure trente et cela arrive pour certains pilotes... mais très vite, l’on découvre que les vingt épisodes oscillent entre quatre-vingt et nonante minutes. Allions-nous nous attaquer à une série qui faisait l’équivalent chronophage de vingt films ? Le style de celle-ci donnait à penser qu’elle correspond à des codes de lectures coréens que nous ne possédons pas bien. Lors de la dernière édition du BIFFF, nous avions découvert un film coréen Hitman : Agent Jun de Won-sub Choi qui mêlait l’action à l’humour, voire une certaine autodérision. Il est difficile de décrire la complexité de l’intrigue, tant il y a des rebondissements ; chaque épisode se concluant sur un cliffhanger tandis que l’épisode suivant reprend quelques minutes de la fin du précédent. La série a été initialement diffusée en Corée par épisodes (et non avec la totalité de ceux-ci comme le fait Netflix).

S’il y a de nombreux antagonistes, la découverte du plus important d’entre eux est une surprise inattendue et c’est la raison pour laquelle il ne faut absolument pas spoiler. En gros, la série porte sur une société coréenne dont de nombreux rouages sont corrompus. Nous aurions ainsi du côté des "méchants" : la société Babel qui trempe dans de sombres histoires sous la coupe de son dirigeant, un bureau d’avocats corrompus, des policiers qui le sont tout autant de même que des hommes politiques, le tribunal, le Parquet, les juges... Du côté des "bons" : les habitants du bâtiment appartenant à Vincenzo et que le groupe Babel veut détruire. Ces habitants n’appartiennent pas à la classe aisée l’on pensera aussi à cette division sociale qui est au coeur du film Parasite. Il y a enfin Vincenzo. Il est mafieux et l’on devrait donc le situer du côté des méchants... mais, en réalité, il attirera la sympathie du public, car il est, pour nous occidentaux, à l’image de Robin des bois ou d’Arsène Lupin.

Vous ne les connaissez probablement pas (à moins d’être fans de séries et films de ces interprètes) mais beaucoup d’acteurs sont (très) connus en Corée, parce qu’ils sont rappeurs, chanteurs, musiciens, danseur pour les plus jeunes (et l’on découvre à l’écran que ces acteurs qui ont la trentaine paraissent avoir dix ans de moins) ou acteurs et actrices connus en Corée (il y a aussi des acteurs "invités" pour un épisode et connus du public). Certains acteurs du groupe des "méchants" sont à contre-emploi de leur image publique.

Comme il y a la K-Pop, il y a ici un K-drama ! Mélangeant les genres, tant par le ton, parfois cocasse, humoristique et même un surjeu assumé de la part des comédien·ne·s. La musique, elle aussi, souligne à sa façon le changement de genre. Dans tout drame coréen, il y a l’attente d’une idylle entre le héros et l’héroïne... et la règle veut que ce soit à la toute fin du récit... mais, cette convention sera-t-elle intégrée dans la série ?

Enfin, nombre de situations dans lesquelles se trouvent les protagonistes de la série sont suivies d’un flashback qui donnent aux spectateurs les clés pour comprendre comment on en est arrivé là, comme les événements ont été planifiés. Le processus est récurrent dans cette série et fait partie de son ADN.

Cette série n’aura plus que probablement pas de suite (comme c’est le cas dans ce genre de série avec plus d’une quinzaine d’épisodes) et l’on ne voit pas trop avec qui, au vu du nombre d’antagonistes (mais pas que) qui meurent au cours du déploiement de l’intrigue. C’est avec nostalgie que l’on quitte les personnages qui restent à la fin d’une série terriblement addictive.

Un dernier point tient au sous-titrage. On ne peut pas parler ici d’adaptation, mais de traduction. En effet, le traducteur est Jérôme Salic et l’on n’a aucun reproche à lui faire quant à son travail. Cependant, Jérôme Salic est traducteur anglais-français et non coréen/français. Il est de plus en plus fréquent que l’on ne traduise pas de langue à langue, mais par le biais de l’anglais. Cela entraîne un appauvrissement dû au fait que l’on perd le génie de la langue d’origine en passant par une phase intermédiaire. Et c’est ici un regret cinéphile ou sériphile !



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