Synopsis : Coincé à un repas de famille qui lui donne des envies de meurtre, Adrien attend. Il attend que Sonia réponde à son SMS et mette fin à la « pause » qu’elle lui fait subir depuis un mois. Et voilà que Ludo, son futur beau-frère, lui demande de faire un « petit » discours pour le mariage ! Adrien panique. Mais si ce discours était finalement la meilleure chose qui puisse lui arriver ?
Acteurs : Benjamin Lavernhe, Kyan Khojandi, Sara Giraudeau, Julia Piaton, François Morel, Guilaine Londez, Sarah Suco, Sébastien Chassagne
"Briser le quatrième mur" est une expression utilisée dans le milieu du cinéma lorsque l’un des protagonistes s’adresse au spectateur, en brisant un "mur" qui clos l’univers représenté. Ce peut être en parole ou un simple "regard caméra". Ici, c’est toute la structure narrative du film qui se structure autour d’un personnage, Adrien, interprété brillamment par Benjamin Lavernhe qui peut sembler être dans un "seul en scène" puisque les personnages attablés dans un repas familial sont réduits non pas au silence, mais à parler sans que leurs paroles gênent la compréhension de ces d’Adrien. Il faut ici souligner la performance technique (celle de la prise de son) mais aussi celle des acteurs qui ont dû moduler leur voix pour qu’elle n’interfère pas sur celle de Benjamin Lavernhe.
La comédie traite des rapports familiaux (le thème est classique et diversement abordé au cinéma) et, en cela, les personnages au second plan ne sont pas secondaires, chacun traduit avec son style les différentes facettes des membres de famille auxquels nous sommes parfois confrontés. Et le tout avec humour, cynisme parfois, expression du non-dit (mais ici verbalisée, comme pouvait l’être, d’une autre façon - en sous-titres, dans Annie Hall de Woody Allen, la visualisation des pensées des protagonistes, différentes de leurs discours). C’est aussi l’occasion de montrer à l’écran les différentes hypothèses, variantes de l’intrigue (un peu comme dans Mr Nobody de Jaco Van Dormael en 2009... mais dans d’autres films également).
Bien sûr, le film donne parfois l’impression d’un exercice de style qui peut sembler artificiel et empêche l’expression de l’émotion, surtout quand la visualisation des situations tourne au tragi-comique. Emotion que nous n’avons finalement trouvée que dans la dernière scène du film qui concrétise la version "gagnante" (à tous les sens) de l’intrigue.
N’hésitez pas à lire la critique, bien moins réservée que la nôtre qu’Olivier Bachelard a faite du film.