Synopsis : Sylwia Zajac, guru du fitness, influenceuse et célébrité des réseaux sociaux, a 600 000 followers. Alors qu’elle est hyper entourée, tout ce qu’elle cherche, c’est l’intimité.
Acteurs : Magdalena Kolesnik, Julian Swiezewski, Aleksandra Konieczna, Zbigniew Zamachowski
Le réalisateur suédois Magnus von Horn nous avait passablement séduit (plus probablement que d’autres confrères et consœurs avec Efterskalv (The Here After/ Le lendemain) sorti en 2016. Autant dire que nous attendions beaucoup de Sweat, probablement beaucoup trop.
Avec Sweat, il dresse le portrait d’une jeune fille phagocytée par les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas d’un procès, ni réquisitoire ni plaidoyer, mais du constat de l’hiatus entre l’être et le paraître auquel oblige la visibilité sur les réseaux sociaux. L’actrice polonaise Magdalena Kolesnik (née en 1990 et donc plus âgée que l’âge supposé de Sylvia) habite à merveille le corps de cette jeune influenceuse, soucieuse de son corps, de son paraître et de le faire savoir, jour après jour, heure après heure en se donnant à voir à ceux et surtout celles qui la suivent, guru des temps modernes 2.0 !
Vous pourrez en savoir plus en lisant la critique du film par Marta Balaga, traduite en français par et sur le site Cineuropa. En voyant le film (avec lequel nous n’avons pas vraiment consonné, mais c’est probablement lié au fait que notre génération n’est pas concernée, nous avons pensé à un autre influenceur, Jermestar, qui s’exprimait en 2018 en écrivant dans son livre « Vous me voyez toujours entouré, mais la vérité, c’est que je suis seul. Désespérément seul ; 80 % des gens que je fréquente le font avec pour seul but de servir leurs intérêts. »
Sweat nous renvoie en miroir le vide d’une société fondée sur le paraître. Rien de nouveau sous le soleil probablement, cela a toujours existé, mais aujourd’hui, avec le développement de la technologie, des réseaux sociaux, de la recherche de clics qui symbolisent une adhésion qui n’est que virtuelle, ce paraître, s’il peut être générateur de revenus parfois importants, ne rend que plus invisible l’extrême solitude de ceux et celles qui sont en quête de visibilité. Derrière l’écran, le smartphone, l’influencer, l’influenceuse est peut-être riche, mais seul·e !