Signe(s) particulier(s) :
– nouvelle adaptation du roman "The Secret Garden" de l’écrivaine anglo-américaine Frances Hodgson Burnett, publié pour la première fois sous forme de livre en 1911 ;
– c’est la seconde fois que Colin Firth joue dans une adaptation du roman, lui qui a en effet joué dans le téléfilm "The Secret Garden" d’Alan Grint, en 1987, soit l’un de ses premiers rôles.
Résumé : A la mort de ses parents, la jeune Mary Lennox, enfant solitaire à l’imagination débordante, quitte l’Inde pour rejoindre la campagne Britannique. Exilée dans le manoir de son oncle, elle fera la rencontre de son cousin Colin, d’un jeune garçon nommé Dickon, de l’adorable chien Fozzie et d’un ingénieux rouge-gorge. Ensemble, ils partageront la découverte d’un jardin magique et merveilleux qui marquera le début d’une aventure et d’une amitié hors du commun…
La critique de Julien
Nouvelle victime de la pandémie de Covid-19, "The Secret Garden", énième adaptation du roman éponyme de Frances Hodgson Burnett, considéré comme un classique de la littérature anglaise pour enfants, a réussi à se frayer un chemin dans nos salles de cinéma (climatisées). Récit initiatique situé en 1947 en Angleterre, l’intrigue suit ainsi l’histoire d’une jeune orpheline gâtée et égocentrique qui, après la mort de ses riches parents des suites d’une épidémie de choléra, est envoyée des Indes vivre chez son oncle Archibald Craven (Colin Firth), qu’elle ne connaît pas. Là-bas, dans le domaine entourant son manoir, elle va alors découvrir un jardin magique, malgré les contre-indications de la gouvernante Mrs Medlock (Julie Walters), et faire la connaissance de Dickon, le frère de Martha (Isis Davis), la servante du manoir, lui qui est capable de communiquer avec les animaux, et surtout de son cousin Colin. Sauf que ce dernier est alité depuis sa naissance par son père, ayant peur de l’aimer autant que sa femme, décédée lors de l’accouchement, et dès lors de le perdre à son tour...
Emmené par la jeune Dixie Egerickx, qui campe avec assurance le rôle de cette petite fille au caractère bien trempé, le film parle de thèmes aussi lourds que lumineux, étant donné cette aventure parsemée de magie, allant de l’avant, et offrant un nouveau regard de ses protagonistes sur leur vie. Si l’on y parle en effet de la destruction d’une famille, du deuil, ou encore de la peur de perdre les siens, et indirectement du repli sur soi-même, il est surtout question de résurrection, de rédemption dans "The Secret Garden", racontées et vécues à hauteur d’enfant, mais dans un environnement de prime abord assez lugubre, qui ne laisse pas beaucoup de place à l’innocence. Puis vient ce jardin, qui sembler réagir aux émotions de ses jeunes personnages, et dès lors bien plus vivant que n’importe quel autre jardin ordinaire, lui qui est notamment capable de guérir... Et si l’endroit permettra sans mal à l’imaginaire des plus petits de régner en maître, avec sa faune et sa sublime flore, ce dernier manque tout de même de virtuosité, sans doute la faute au budget de production, plutôt (très) raisonnable (on parle "seulement" de vingt millions de dollars). Aussi, le montage du film, entre passé et présent, et allers-retours entre le manoir et le jardin, manque cruellement d’efficacité, et souffre d’un ton narratif monocorde, tandis que l’écriture des personnages adultes n’est que trop peu exploitée.
Libre adaptation quelque peu décontextualisée du roman éponyme de l’écrivaine Frances Hodgson Burnett, ce drame fantastique pour enfants témoigne une fois de plus de l’intemporalité de ce récit, et de son audace, bien qu’il manque ici d’équilibre dans sa mise en scène, et de finesse dans l’écriture de ses sujets. Malgré le possible émerveillement et le partage qui s’en suivra avec les enfants, on est bien loin finalement de l’empathie ressentie et de l’habilité de son modèle.