Signe(s) particulier(s) :
– troisième film du réalisateur, scénariste, écrivain de pièces de théâtre et acteur Michael Cristofer, après "Body Shots" (1999) et le thriller érotique "Original Sin" (2001) avec Antonia Banderas et Angelina Jolie, lui qui s’est davantage illustré et consacré à la télévision et aux séries.
Résumé : Réceptionniste de nuit, Bart Bromley est autiste et utilise les caméras de surveillance pour enregistrer le visage des clients et améliorer ses performances d’accueil. Mais lorsqu’une femme est assassinée, Bromley est le premier suspect, et refuse de révéler ce que ses caméras illégales ont enregistrées, et qui pourrait le disculper.
La critique de Julien
Dans ce thriller, Tye Sheridan (vu dans "Ready Player One" de Steven Spielberg) interprète un jeune homme de 23 ans, atteint du syndrome d’Asperger, avec tout ce que cela implique comme difficultés d’interactions sociales. Très intelligent et attentif, et tandis qu’il vit chez sa mère Ethel (Helen Hunt), dans un appartement situé au sous-sol, Bart Bromley travaille de nuit comme commis d’hôtel, lequel va alors faire l’objet d’une enquête pour meurtre. En effet, pour gérer sa maladresse sociale et son retard de langage, le jeune homme espionne les clients d’une chambre de l’hôtel via des caméras qui a cachées. Sans faire preuve de voyeurisme, mais plutôt dans l’optique de répéter les paroles des hommes et femmes qui passent dans cette chambre, il sera alors témoin d’une scène de crime, et forcément le premier à intervenir sur les lieux. Tout en gardant le secret sur ses vidéos qui pourraient pourtant le disculper, Bart se retrouvera dans le collimateur du détective Espada (Detective Espada), assez déstabilisé/mal à l’aise par rapport à son trouble...
Difficile de croire à cette histoire, qui tourne en rond, sans proposer en plus un quelconque rythme, et surtout une tension, étant donné un dénouement couru d’avance, que le réalisateur rend de plus inutilement confus. Quant aux quelques twists, ils reflètent clairement le manque d’ambition du scénario, se limitant ainsi à une poignée de personnages, non-développés. Peu crédible, l’enquête policière n’est pas non plus des plus palpitantes, car presque qu’inexistante. Pourtant, la question de la culpabilité et des à priori du détective à l’encontre de l’autiste en disent long sur la compréhension de cette forme d’autisme. Le film se concentre davantage sur une fausse idylle, entre son personnage principal et une demoiselle prénommée Andrea (Anas de Armas, vue dans "À Couteaux Tirés). Dès lors, il s’interroge quant à la possibilité d’une relation amoureuse entre un autiste et une très jolie demoiselle, que rien ne présagerait pourtant dans la vie réelle, mais qui semble ici l’aider, lui, à progresser. Malheureusement, tout cela tourne à vide, et sert une intrigue mal ficelée, qui ne sait véritablement ce qu’elle veut montrer.
Malgré l’interprétation des acteurs, dont un Tye Sheridan convaincant dans la peau d’un Asperger, Michael Cristofer ne sait que faire de son pitch et matériel de départ, qu’il se contente alors de regarder à distance, comme le fait son personnage principal avec autrui, mais sans jamais dans son cas le mettre à profit...