Signe(s) particulier(s) :
– adapté des comics "Bloodshot" publiés par Valiant Comics, et dont le personnage a été créé par Kevin VanHook, Don Perlin et Bob Layton, lequel est apparu pour la première fois fin 1992 dans la dernière page du tome quatre de "Eternal Warrior", un autre super-héros signé Valiant ;
– le film devait initialement sortir au cinéma le 25 mars dernier, mais en réponse à la pandémie du Covid-19, ce dernier sort uniquement en VoD (après une brève sortie aux Etats-Unis), lequel est, pour ses trois premiers jours d’exploitation en vidéo à la demande, devenu le film le plus vu sur Prime Video et le quatrième sur iTunes.
Résumé : Ray Garrison est un soldat tué en mission, et ramené à la vie par RST Corporations, l’entreprise qui l’a transformé en super-humain. Des nanotechnologies coulent désormais dans ses veines, ce qui le rend invincible. Il est plus fort que jamais et capable de guérir instantanément de ses blessures. Mais RST Corporation ne contrôle pas que son corps… Ils ont également la main sur son esprit et ses souvenirs. Ray ne peut distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas – mais sa mission est désormais de le découvrir.
La critique de Julien
Destiné à être le premier opus d’une série de films se déroulant dans un univers cinématographique partagé de Valiant Comics, "Bloodshot" débarque non pas dans nos salles, mais bien directement en vidéo à la demande. Vin Diesel, déjà accoutumé à des rôles de redoutable machine de guerre (les franchises "xXx", "Riddick", ou encore "Fast & Furious") se retrouve donc dans la peau de ce marine mort au combat, ressuscité par une entreprise spécialisée dans le développement d’améliorations cybernétiques, faisant ainsi de lui le premier candidat dans son cas, c’est-à-dire dont le sang est entièrement composé de "nanites", c’est-à-dire des robots à l’échelle nanométrique qui regénèrent, et dont la mission, personnelle, est de traquer les assassins de sa compagne. Mais tout cela est-ce bien réel ? Bref, tout un programme, pour un film assez programmable, et (très) prévisible.
Réalisé par Dave Wilson, pour qui c’est le premier film, lui qui a par ailleurs réalisé un épisode de la série « Love, Death & Robots », il est difficile de parler de « Bloodshot » sans en révéler quoi que ce soit, tant son scénario est assez court, et se résume donc à bien peu de choses. Et puis, c’est tellement évident et cousu de fil blanc qu’on en a vite fait le tour ! Mais quand on découvre que le film est scénarisé par Jeff Wadlow (« Action ou Vérité », « Nighmare Island »), on comprend mieux l’affaire. « Bloodshot » se limite donc à emmener le spectateur dans un « actionner » premier degré, sans une once d’humour, où la quête de son personnage principal va vite paraître dérisoire par sa trajectoire unilatérale, car systématique. On aurait ainsi tendance à croire que le studio ne savait trop que faire avec cette adaptation, portée par le jeu monolithique de Vin Diesel, qui ne semble, pour l’occasion, ne pas comprendre ce qu’il est venu faire ici, lui qui tente de retrouver ses esprits... Évidemment, l’antagoniste et ses sbires sont connus d’avance, tandis qu’on nous sert aussi une romance neuneu au possible. Mais le pire est sans doute ce à quoi le film essaie de nous faire croire, façon « pour les nuls », soit en une technologie informatique novatrice, mais envers laquelle le spectateur n’a dès lors d’autre choix que de hocher la tête d’avant en arrière, étant donné que rien n’est ici expliqué, alors que ces spécialistes du clavier sont occupés à contrôler des corps, des satellites et autres machines en deux, trois clics ! À titre d’exemple, on repense notamment à celle de « l’espace neuronal », pourtant jolie tout plein...
Spécialiste des effets spéciaux, Dave Wilson parvient ainsi tout de même à livrer quelques scènes de courses-poursuites alléchantes (et remplies de gadgets), malgré un budget de production serré. Mais malheureusement, les scènes d’action sont gonflées aux ralentis en tous genres (la caméra insiste beaucoup sur le visage de Vin Diesel qui se reconstitue après avoir reçu un coup ou une balle), et surtout trop exagérées. Dès lors, rien n’impressionne dans ce film, non pas injecté de sang aux "nanites", mais de surenchère, qui plus est, vieillotte.
Impersonnel, et tué dans l’œuf par son scénario bête et insipide, "Bloodshot" se rapproche plus d’une série Z que d’un nouveau genre de film de super-héros, lui qui reste malgré tout une bonne occasion pour Vin Diesel d’arborer son magnifique et inaltérable marcel.