Signe(s) particulier(s) :
– troisième long-métrage du réalisateur et scénariste belge Olivier Van Hoofstadt après "Dikkenek" (2006) et "Go Fast" (2008) ;
– trois chiens se succèdent à l’écran dans la peau de Lucky.
Résumé : Pour s’en sortir financièrement, Willy et son pote Tony, endettés de naissance, ont une idée de génie : voler un chien de la brigade des stups. Mais, les choses ne se passent pas tout à fait comme ils l’avaient prévu. La seule solution : s’associer avec Caro, une flic totalement corrompue.
La critique de Julien
Vendu comme le successeur de "Dikkenek", Olivier Van Hoofstadt retente le coup, quatorze an plus tard, une nouvelle fois entouré d’une belle brochette d’acteurs, dont une certaine Florence Foresti, déjà présente à l’appel dans cette comédie aux répliques devenues cultes au fil des ans. Présenté en compétition officielle à l’Alpe d’Huez en janvier dernier, d’où il est pourtant reparti bredouille alors que ce genre de film est, d’accoutumé, vivement soutenu et récompensé dans ce festival de comédie, "Lucky" n’a donc sans doute pas rendu chanceux ses spectateurs, et encore moins celui qui écrit ces lignes...
En résumé, il est question ici de deux potes, Tony (Michaël Youn) et Willy (Alban Ivanov), toujours endettés et empêtrés dans divers problèmes, lesquels on la bonne idée de voler un chien de détection de la Brigade des stupéfiants, et qu’ils surnomment Lucky, en hommage au précédent chien de Willy, décédé il y a peu. Sauf qu’ils trouveront bien plus de drogue que prévu, n’ayant d’autre choix que de faire appel à Caroline Jamar (Florence Foresti), une policière ripou et trempant dans diverses combines, quant à elle prête à tout pour monter en grade...
Heureusement court sur la durée, "Lucky" n’est, selon nous, pas un film, mais bien une succession de scènes poussives qui courent après l’effet "culte", à l’humour aux abonnés absents, et noyées de vulgarité facile et graveleuse. L’ensemble de celles-ci tentent alors d’exister (et d’exciter) au sein d’une histoire autour de cas sociaux et flics corrompus qui n’a pourtant rien à dire de nouveau, ni à offrir, et, qui plus est, au montage catastrophique et à l’image pas très nette. De plus, on ne sait jamais dans quelle région et à quel moment l’action du film se déroule, ce qui a tendance à nous perdre au niveau des intentions des scénaristes, outre celle de "faire un film avec des gens un peu cons, mais touchants". Alors certes, on savait déjà que les acteurs sont les éléments les plus importants d’un film pour Olivier Van Hoofstadt, à l’inverse du scénario, mais tout de même... La preuve en est avec la majorité des seconds-rôles (de Corinne Masiero, Fred Testot à Daniel Prévost), lesquels n’ont tout simplement pas l’opportunité de vivre à l’écran plus longtemps qu’un simple rôle de figuration, eux qui disparaissent alors, à tour de rôle, malgré un capital humoristique de base pour certain, au contraire des (trois) principaux. Et c’est bien dommage, car on aurait apprécié les voir bien plus, et ainsi ne pas les limiter à quelques répliques, cabotinages et grimaces. D’où l’importance ainsi de l’écriture, eux qui gesticulent ainsi dans tous les sens, mais pour pas grand-chose...
Loin de la belgitude de "Dikkenek", on aurait quand même espéré rire avec "Lucky". Mais force est de constater que le sourire ne s’est jamais manifesté sur notre visage, ou ne serait-ce au moins qu’une seule fois, au contraire par contre de notre consternation face à la bêtise de ce film, qui en fait alors "de trop", sur du pourtant "pas assez". On se consolera au moins de son excellente bande-originale, signée par le producteur et Dj français Agoria.
➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes