Synopsis : Gina, 15 ans, grandit dans une famille aimante en lisière de forêt. Elle admire son père Jimmy, imprévisible et fantasque dont elle est prête à pardonner tous les excès. Jusqu’au jour où la situation devient intenable : Jimmy bascule et le fragile équilibre familial est rompu. Dans l’incompréhension et la révolte, Gina s’allie avec un adolescent de son quartier pour sauver son père.
Acteurs : Léonie Souchaud, Ludivine Sagnier, Alban Lenoir
Il s’agit du premier long métrage de Vero Cratzborn. Le dossier presse que nous avons lu après la projection nous apprend que la réalisatrice s’inspire de son histoire personnelle. Il vaut mieux le savoir avant de visionner le film. En effet, il est difficile de saisir le focus de celui-ci. A première vue, du moins quand Jimmy (Alban Lenoir), "disjoncte", on a l’impression d’avoir affaire à un long métrage dont la maladie mentale est le sujet principal. En effet, il apparaît assez vite que quelque chose ne va pas chez Jimmy. S’agit-il de schizophrénie (mais pour connaître un proche parent qui est soigné pour cela, cela se manifeste habituellement plus tôt) ? Ou de troubles bipolaires ? Nous attendons un dossier pédagogique qui semble annoncé et qui pourrait éclairer le spectateur qui voudrait en savoir plus. Mais peut-être n’est-ce pas nécessaire, car le film n’explore pas cette piste jusqu’au bout. Certes, il nous est montré quelques dérives de Jimmy, des actions qui nous le font découvrir déconnecté du monde réel et souvent à fleur de peau.
Le film semble explorer aussi les relations familiales, l’épouse (Ludivine Sagnier) qui doit prendre une décision de prise de soins et d’enfermement provisoire, et les enfants dont Gina qui vénère son père... souvent énervé (à tout le moins) et veille à ses frères et soeurs, notamment lors d’une promenade intempestive dans les bois durant la nuit. Difficile de savoir ce que l’épouse sait de l’état de son mari tant le film est disert sur ce point.
Enfin, le film offre un autre focus (au risque de perdre le spectateur en cours de route) sur Gina (Léonie Souchaud), ses relations (mouvementées) avec les jeunes du quartier et, en particulier Nico (Carl Malapa) qui veut la protéger et va l’aider dans ses tentatives de rencontrer son père, voire de le sortir de l’aile psychiatrique où il est retenu. C’est sur leur relation que le film se clôt, avec un feu qui s’éteint et un baiser que l’on ne verra pas. En cours de route, on aura perdu le fil avec le père (dont on se demande par ailleurs, comment, tout d’un coup il est de retour à la maison, sans que personne ne soit informé).
Voilà un film à voir, bien qu’il soit bancal, ne sachant vraiment mettre en avant un point de vue particulier. L’on aurait aimé plus de rigueur dans le fil conducteur, car certains risquent de rester au bord de la route ou dans la forêt !
Toutefois, n’hésitez pas à lire cette critique de Frédéric Mignard, plus enthousiaste que la mienne !