Signe(s) particulier(s) :
– adaptation réinventée et horrifique de la série d’ABC "L’Île Fantastique" (1978-1984) de Gene Levitt ;
– nouvelle production Jason Blum, distribuée par Sony Pictures Releasing.
Résumé : L’énigmatique M. Roarke donne vie aux rêves de ses chanceux invités dans un complexe hôtelier luxurieux et isolé. Mais quand leurs fantasmes les plus fous se transforment en véritables cauchemars, les invités n’ont d’autre choix que de résoudre les mystères de cette île pour en sortir vivants.
La critique de Julien
Jusqu’à présent, on ne peut pas dire que le fans de cinéma de genre aient été gâté depuis le début de l’année. Mais cela ne devrait plus trop tarder (on l’espère) avec la sortie prochaine de "The Boy : la Malédiction de Brahm", "L’Homme Invisible", "The Lodge", "Affamés", "Antebellum" ou encore de la suite de "Sans un Bruit". Et dans le genre, Jason Blum, et sa société de production Blumhouse, est un des pionniers en la matière, lui qui a produit de grands films tels que "Whiplash", "Get Out", "BlacKkKlansman" ou encore "Us", mais également des franchises à succès, telles que "Paranormal Activity", "Insidious", ou encore "American Nightmare". Sans oublier, évidemment, d’innombrables... purges (pour ceux qui suivent). Et justement, son dernier nouveau-né, "Nightmare Island", figure comme l’un des favoris à cette dernière catégorie...
D’après une adaptation lointaine de la série télévisée "L’Île Fantastique", ce piètre thriller inclassable suit le destin de cinq hommes et femmes, lesquels ont remporté un concours les emmenant à Fantasy Island, une station balnéaire tropicale où leurs fantasmes se réaliseront (apparemment). Il y a la femme d’affaires Gwen Olsen, l’ancien policier Patrick Sullivan, les beaux-frères J.D. et Brax Weaver, ainsi que la dérangée Melanie Cole. À leur arrivée, ils rencontreront alors le "gardien" de l’île, M. Roarke (Michael Peña), lequel les avertit de voir leurs fantasmes se concrétiser, mais jusqu’à leurs conclusions... Entre le rêve de "tout avoir", de s’engager dans une guerre en l’honneur d’un défunt père, de se venger d’un tyran d’enfance, ou encore de revivre une proposition au mariage rejetée, ces derniers prendront donc respectivement vie, pour le meilleur, et (surtout) pour le pire/rire...
Une vieille légende, un cœur de roche, une eau de source mystérieuse, des décors de rêve, des protagonistes naïfs et débiles, et hop, mélangez le tout, et vous obtiendrez l’un des pires films de l’année (on peut déjà vous l’assurer) ! D’emblée, évitez d’aller vous perdre en salle pour vivre cette histoire tarabiscotée et sens dessus dessous, laquelle ne fait, en plus, pas du tout peur. On aurait presque tendance à se demander s’il ne s’agit pas là d’une blague, tant la tournure de cette histoire, relative à tous les souhaits de ses personnages, tourne au grand n’importe quoi, elle qui essaie pourtant en plus de rassembler les morceaux, pourtant extrêmement fragiles, et coupants. Sans parler des retournements de situation totalement inopportuns et absurdes, d’une psychologie de personnages clichés au possible, d’un ton sérieux qui ne va absolument pas de pair avec ce que nous montre le film, d’une mise en scène qui tourne inutilement en rond, ou encore d’un rythme épuisant. Oui, rien ne fonctionne à vrai dire ici, et ce ne sont pas les quelques réflexions et conséquences morales que soulèvent les fantasmes (parfois étranges) des personnages qui vont nourrir ce film, étant donné qu’elles sont expédiées.
Réalisé et écrit par la même équipe derrière le (déjà pas fameux) film d’horreur "Action ou Vérité" (2018), "Nightmare Island" n’a de cauchemardesque que son indigeste écriture. Certes, cela ressemble à réel mauvais rêve, qui plus est éveillé, mais surtout à un mélange incohérent d’histoires inapproprié, qui frôle trop souvent la parodie du mauvais goût, baignée de fantastique inexpliqué, au sein d’une île qui ne fait peur qu’à elle seule.
Vu au cinéma Acinapolis Jambes