Signe(s) particulier(s) :
– huitième production de l’univers cinématographique DC, centré à la fois sur le personnage d’Harley Quinn et sur l’équipe des "Birds of Prey" de DC Comics ;
– premier film de cet univers à se classer « R » aux Etats-Unis, c’est-à-dire interdit aux jeunes de moins de 17 ans non-accompagnés ;
– la réalisatrice Cathy Yan est la première femme asiatique à mettre en scène un film de super-héros, et la deuxième à diriger un film DC après Patty Jenkins (Wonder Woman).
Résumé : Vous connaissez l’histoire du flic, de l’oiseau chanteur, de la cinglée et de la princesse mafieuse ?
Cette histoire déjantée est racontée par Harley en personne – d’une manière dont elle seule a le secret. Lorsque Roman Sionis, l’ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s’en prendre à une certaine Cass. La ville est alors passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille. Les parcours de Harley, de Huntress, de Black Canary et de Renee Montoya se télescopent et ce quatuor improbable n’a d’autre choix que de faire équipe pour éliminer Roman…
La critique de Julien
off, dans cette suite. Tandis qu’elle coproduit le film, Margot Robbie campe une nouvelle fois ce personnage issu des DC Comics, elle qui n’est autre que la muse d’un certain Joker, autrefois interprété par Jared Leto (rien n’avoir donc avec la version interprétée par Joaquin Phoenix, que vient d’ailleurs de célébrer les Oscar du cinéma). Mais pas de chance pour elle, le Prince du Crime vient de la larguer. Il sera alors question d’émancipation et d’indépendance pour Harley, sauf que, n’étant plus sous la protection du Joker, beaucoup de gens voudront sa peau à Gotham City, lesquels peuvent désormais s’en prendre à elle sans aucun risque de représailles, dont Roman Sionis (Ewan McGregor), alias Black Mask, le gérant narcissique et sadique d’un club de la ville...
Attraction à lui seul, le personnage de Harley Quinn trace donc sa route dans ce film d’action qui tient essentiellement du jeu de son actrice principale, Margot Robbie. En effet, cette dernière s’en donne à cœur joie, et parvient à nous arracher quelques rires grâce à la personnalité débridée de son personnage et ses répliques peu soulevées, voire totalement "rentre-dedans". La réalisatrice Cathy Yan et son équipe artistique tentent alors de nous livrer un film qui respecte l’univers coloré-saturé de ce personnage, que ça soit par ses costumes, ses maquillages ou encore sa photographie. Et de fait, "Birds of Prey" est fidèle à ce que David Ayer nous avait présenté de Harley Quinn dans son film, même si le personnage à ici bien évolué, et tant mieux. Malheureusement, outre la présence de Harley Quinn, le film n’a pas beaucoup d’intérêts.
L’antagoniste Roman Sionis (pauvre McGregor) souhaitant alors ici tuer Harley, cette dernière n’aura d’autre choix que de lui proposer ses services, et ainsi de retrouver la jeune orpheline Cassandra Cain, ayant volé un diamant d’une fortune colossale. Mais Harley se prendra évidemment d’affection pour la jeune fille. De son côté, Renee Montoya, une détective de la ville fan de whiskey, fera tout son possible pour faire arrêter Roman, même s’il lui faut pour cela recruter une taupe, Dinah Lance, une chanteuse du club de Roman, cachant au fond d’elle des pouvoirs liés à sa voix. Et ce n’est pas tout puisqu’une mystérieusement justicière armée d’une arbalète est en train d’assassiner des mafieux dans tout Gotham... Gros bric-à-brac en perspective dans ce "Birds of Prey". En effet, le film de Cathy Yan tente d’introduire ces "oiseaux de proie" sans jamais y arriver à juste titre. Flash-back, voix-off omniprésente ou parallèles scénaristiques, la mise en scène va ici dans tous les sens et ne sert aucunement à crédibiliser les nouveaux personnages féminins. Et c’est bien dommage, tant ce quintet féministe fonctionne durant les dernières minutes du film. De plus, le film souffre d’un problème de ton un peu con-con qui ne parvient pas toujours à jongler avec ses différents segments narratifs, dont avec les origines de certains de ses personnages. On pense notamment au cas de "Huntress" (Mary Elizabeth Winstead), dont l’image porte plus à rire malgré son drame vécu et pourtant situé au cœur de sa vengeance, ou encore à Black Canary (Jurnee Smollett-Bell), sous-exploitée (sans parler de la hyène). À noter ici que seuls deux membres du trio des "Birds of Prey" apparaissent ici dans le film, et cela en raison du développement d’un film centré sur Batgirl. Cassandra Cain (Ella Jay Basco) et Renee Montoya (Rosie Perez) s’invitent alors dans la partie, elles qui ne font pourtant aucunement partie de l’équipe dans les comics...
Cependant, il faut bien reconnaître que, entre quelques scènes totalement déconnectées et complètement bêtes, "Birds of Prey (et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn)" parvient à divertir crescendo, bien aidé par quelques scènes de courses-poursuites et de combats assez bien chorégraphiés, le tout sous la direction des cascades de Chad Stahelski ("John Wick"). On souligne aussi l’efficacité de sa bande-originale, et bien évidemment quelques sauts d’humour qui font parfois effet. Mais tout cela reste bien maigre face à la pauvreté du scénario, aux abonnés absents, et inutilement rendu foutraque. Entre nous, il aurait été plus intéressant de traiter davantage de la rupture amoureuse entre le Joker et Harley Quinn. Dommage (et heureusement) que Jared Leto ait donc été évincé des projets du "DC Universe"...