Synopsis : Alexandre s’embrouille une nouvelle fois avec son père Jacques. A priori, il ne devrait pas, car ce dernier vient de décéder, mais Jacques, ou plutôt son esprit, est bien là, à râler à ses côtés. Et comme Alexandre est le seul à le voir et donc à lui parler, sa mère, sa femme et son frère commencent à s’inquiéter de son étrange comportement.
Acteurs : Guillaume De Tonquédec, François Berléand, Josiane Balasko, Isabelle Carré, Jeremy Lopez, Marie-Julie Baup, Jules Gauzelin
il y a cinq ans, nous découvrions Le goût des merveilles d’Eric Besnard, qui film qui nous avait séduit et charmé. L’esprit de famille est le sixième long métrage du réalisateur qui en est également le scénariste. Présenté comme une "comédie" (en tout cas dans les médias) ce genre ne lui sied pas vraiment. Ce n’est pas non plus un drame et la catégorie "comédie dramatique" ne convient pas vraiment à ce long métrage qui offre bien plus que ce que l’on attend [1].
Le thème était casse-cou : faire intervenir un mort dans une histoire de vivants, à savoir Jacques, le père d’Alexandre qui lui apparait régulièrement après sa crémation, pas totalement parfaite... serait-ce la cause... probablement pas puisqu’Alexandre est le seul à voir, entendre et dialoguer avec son défunt père.
A l’arrivée : un fil tendre, émouvant qui traite du deuil à faire mais également du "lâcher prise". Alexandre râlait tant contre son père sans cesse dans ses pieds alors qu’il se consacre à un roman (bizarre au demeurant puisqu’à chaque nouveau livre son héros se retrouve dans un autre corps !), que celui-ci lui manque. C’est qu’au moment même où le fils demande à son père de disparaitre... il meurt ! Peu après celui-ci lui apparait et le spectateur découvre peu à peu que derrière ces échanges lourds du passé des deux protagonistes, il y a tant de non-dits qui s’exprime. Le manque, la frustration, les impasses relationnelles. Et, ici, le duo Guillaume De Tonquédec et François Berléand fonctionne à merveille. Le casting est réussi, de même que pour le reste de la famille : Josiane Balasko dans le rôle de la mère et veuve (et si l’on reconnaît bien l’actrice, celle-ci arrive à s’effacer derrière son personnage) ; Isabelle Carré dans le rôle de l’épouse (séparée ?) d’Alexandre, Jérémy Lopez dans celui de Vincent, le frère d’Alexandre tandis que Marie-Julie Baup incarne sa belle-soeur (un peu à la masse.. quoique !).
Ce casting permet de restituer un véritable "esprit de famille". Car si le deuil à faire est la trame constitutive de l’intrigue, les relations entre frères sont aussi importantes. Ceux-ci se (re)trouvent et comprennent qu’ils s’aiment, malgré leurs dissemblances. Reste aussi la question de la transmission. L’héritage donc : pas seulement symbolique mais la maison et les meubles.
Au final, la séduction et le charme fonctionnent, l’air de ne pas y toucher. Le "fantôme" du père est très vite admis dans le récit par le spectateur et son interaction avec Alexandre et son absence aux yeux et oreilles des autres est bien gérée par le réalisateur. Il arrive donc un moment où, face à la mer (celle-là même qui à permis au père et à la mère de se rencontrer) il faut dire adieu, lâcher prise, laisser partir. Et pour cela, il faut que l’un et l’autre se mettent à nu, dernier moment de vérité.
Pour conclure, ne partez pas avant la fin du générique car celui-ci contient quelques capsules qui donnent encore à voir certains protagonistes.