Signe(s) particulier(s) :
– premier film du réalisateur nord-irlandais Brian Kirk, lui a qui l’on devait jusque-là des épisodes de séries telles que "Game of Thrones", "Les Tudors" ou "Dexter".
Résumé : Une course-poursuite infernale pour appréhender deux tueurs de flics à New York. L’inspecteur Davis est prêt à tout pour les coincer, d’autant qu’une gigantesque machination se dessine derrière leurs agissements. Pour les piéger, il va complètement isoler l’île de Manhattan, fermant l’ensemble de ses ponts, dans une spectaculaire opération… La traque peut commencer.
La critique de Julien
À New York, Andre Davis (Chadwick Boseman), un inspecteur de police travaillant pour le NYPD (New York City Police Department), est réputé pour traquer et tuer des "tueurs de flics", mais toujours en "légitime défense". Ce dernier se retrouvera alors chargé d’appréhender deux hommes en fuite, après avoir été pris au dépourvu au cours d’une opération de vol de drogue n’ayant pas tourné comme ils l’entendaient. Secondé par le détective des stupéfiants Frankie Burns (Sienna Miller), et avec l’approbation réticente du maire adjoint (Keith David), du FBI, et du chef de la zone des officiers, le capitaine McKenna (J. K. Simmons), Davis parviendra à obtenir l’autorisation de fermer tous les ponts de Manhattan jusqu’à 05h00 du matin, et ainsi empêcher ces criminels de quitter la ville, alors isolés sur l’île. Mais cette course contre la montre aura des répercussions bien plus importantes encore que celles auxquelles Davis s’était préparé...
Alors qu’il campait déjà un policier qui tentait d’élucider le meurtre de sa sœur à Los Angeles dans "Message From the King (2017) de notre compatriote Fabrice Du Welz, Chadwick "T’Challa - Black Panther" Boseman retrouve ce rôle qui lui va plutôt bien, mais dans un thriller policier assez plan-plan. Le problème avec "Manhattan Lockdown", c’est qu’il laisse trop facilement lire entre ses lignes, et que ses surprises n’en sont plus lorsqu’elles pointent le bout de leur nez. Car on se doute bien que quelque chose ne tourne pas rond dans cette affaire, que ça soit vis-à-vis des drôles de réactions des agents de police dépêches sur place (dont leur rapidité), et cela dès les premières minutes. D’ailleurs, les assaillants eux-mêmes seront circonspects face au déroulé quelque peu inhabituel de la chasse dont ils seront le gibier, comme s’ils avaient été piégés dans leur jeu. Heureusement, l’agent Davis ne croît pas que ce qu’il voit, bien qu’il ait appris à ne pas se laisser berner, mais bien à suivre ses intuitions, à comprendre l’ennemi, et surtout à réfléchir, tel que lui a appris son père, assassiné en plein service, des années auparavant.
Tourné en grande partie à Philadelphie, bien que les acteurs et l’équipe de tournage se sont aussi rendus à New York pour la conception de plusieurs scènes, "21 Bridges" (en version originale) n’est donc pas très original, et souffre en plus d’un manque à gagner lié à son budget plutôt serré, à l’image, par exemple, du peu de prises de vues réalisées en plein air, c’est-à-dire dans les rues, lesquelles représentent pourtant ici les meilleures scènes du film. Alors certes, il n’y a aucun temps mort et l’ensemble se suit sans mal (même si l’on voit déjà où l’on va), mais cette histoire n’évite en plus aucun écueil du genre, allant de documents sensibles perdus dans la nature, à des scènes de fusillades musclées, jusqu’à de la corruption (pour des excuses qu’on peine encore à croire)... Seul finalement Chadwick Boseman garde ici la tête haute, bien qu’assez inexpressif dans l’ensemble. Mais l’acteur dégage bien quelque chose, et reflète bien "la tête" qui se cache derrière son impénétrable carapace, habillée d’un sublime manteau, mais qui ne prendra alors aucune balle, et encore moins la poussière. Et on ne vous parle même pas d’une goutte de sang...
Pour une séance de fin de soirée, après une semaine de boulot, "Manhattan Lockdown" parvient à vider la tête sans problème, mais avec comme grand reproche de nous livrer ses clefs (USB) de dénouement avant même d’avoir lancé ses hostilités, quant à elles suffisamment rythmées, bien qu’en pilotage automatique.
➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes