Signe(s) particulier(s) :
– librement basé sur le court-métrage d’animation "Pigeon : Impossible" de Lucas Martell, sorti en 2009.
Résumé : Le super espion Lance Sterling et le scientifique Walter Beckett ont des personnalités radicalement opposées. Lance est relax, cool et il a du style. Walter est … tout l’inverse. Certes, il n’est pas très à l’aise en société mais son intelligence et son génie créatif lui permettent d’imaginer les gadgets impressionnants que Lance utilise sur le terrain. Alors qu’une mission tourne mal, Walter et Lance vont devoir unir leurs forces. Si ce duo excentrique ne parvient pas à s’entraider, le monde est en danger.
La critique de Julien
Cela faisait plus d’un an que l’on attendait la sortie de ce film d’animation dont la première bande-annonce avait été dévoilée en novembre de l’année dernière. "Les Incognitos" devait alors initialement sortir en janvier 2019 aux Etats-Unis par la 20th Century Fox, avant d’être finalement reporté à plusieurs reprises, pour une sortie finale près d’une année plus tard. Premier film d’animation de Blue Sky Studios ("L’Âge de Glace", "Rio") à sortir au cinéma en tant qu’unité de la Walt Disney Company, "Spies in Disguise" (en version originale) est un divertissement pétaradant à base d’un improbable duo d’espions, pourtant voué à sauver la planète d’un dangereux antagoniste.
Impossible de s’y méprendre : Lance Sterling, l’un des deux personnages principaux du film, est doublé par Will Smith. En effet, son physique ne ment pas, et l’on reconnaît bien là les traits faciaux de l’acteur. Il double alors ici un agent arrogant de H.T.U.V. (Honor, Trust, Unity and Valor), largement considéré par lui-même (et par beaucoup) comme "le plus grand espion du monde", lequel sera alors envoyé pour récupérer un drone d’attaque auprès du marchand d’armes japonais, et ainsi récupérer la mallette le contenant, malgré sa rixe avec Killian, un terroriste cybernétique aux intentions bien douteuses... De retour au sein du siège du H.T.U.V., il se confrontera alors à Walter Beckett (Tom Holland tout craché), un diplômé du MIT de 15 ans socialement inepte et scientifique exclu, pour avoir équipé des armes non-létales dans son costume. Le jeune homme essaiera alors de convaincre Sterling qu’il existe un autre moyen plus pacifique de sauver le monde. Mais Sterling le congédiera sans qu’il ne puisse avoir le temps de lui expliquer sa dernière invention : la "dissimulation biodynamique". Mais voilà que la mission de Sterling se révélera être un échec, lequel sera même accusé, à tort, de trahison. Plus le choix : Sterling doit s’échapper, et retrouver Walter afin de l’aider à "disparaître", et cela afin de pourvoir réparer ce coup monté, et empêcher Killian de réaliser ses plans...
En s’inspirant librement d’un court-métrage d’animation "Pigeon : Impossible" (2009), le duo de réalisateurs Nick Bruno et Troy Quane signe ici un film d’animation en guise d’hommage aux films d’espionnage, et emmené par un sympathique duo que tout oppose. Tout s’y trouve alors : des explosions aux gadgets en tous genres, à la haute technologie informatique jusqu’aux armes les plus surprenantes (et parfois douteuses), rien n’échappe ici aux yeux avisés de ces superviseurs d’animation et artistes story-board chez Blue Sky, lesquels passent ici pour la première fois aux manettes de la réalisation. Dynamique et coloré, "Les Incognitos" multiplie alors les décors, ainsi que de l’humour de situation, à base certes d’autodérision vis-à-vis du genre de films duquel il s’inspire, mais aussi de pigeons (!), assez attachants. Et c’est d’autant plus drôle que l’agent Sterling se retrouvera ici (tel que nous le montre la bande-annonce) dans une position très délicate, alors mal dans ses plumes, lui qui se sentait pourtant très bien dans son costume !
Porté par une bande-originale explosive signée Mark Ronson, ce film d’animation explosif souffre pourtant d’une intrigue assez convenue et prévisible, et qui peine par-dessus tout à marquer le coup. Certes, on ne s’ennuie là pas une seule seconde, mais force est de constater qu’aucune émotion, ni morale ne s’en dégagent. Et ça, c’est assez dommageable pour son image, bien que son animation, elle, n’a pas à rougir, comparée à d’autres.