Signe(s) particulier(s) :
– co-écrit et co-réalisé par le duo à qui l’on doit le co-scénario et la co-production du triomphant film "A Quiet Place" (2018) de John Krasinski, dont la suite sortira l’année prochaine.
Résumé : Durant Halloween, un groupe d’amis croise une maison hantée "extrême", qui va les confronter à leurs peurs les plus sombres.
La critique de Julien
Alors que la fête d’Halloween pointe tout doucement le bout de son nez, à chaque année son petit sursaut au ciné ! On a bien dit petit, car le film qui débarque dans nos salles à cette occasion n’a même pas pu profiter d’une sortie étendue aux USA, où il est directement sorti le 13 septembre dernier en vidéo à la demande, ainsi que dans une maigre combinaison de salles. Autant dire que les ambitions de ses producteurs n’étaient donc pas plus épaisses que cela... "Haunt", tout d’abord, est à ne pas confondre avec le survival "The Haunt" d’Universal Pictures, réalisé par Craig Zobel, dont la sortie a purement été annulée fin septembre aux USA à la suite des dernières tueries qui ont eu lieu aux Etats-Unis, au Texas, en Ohio et en Californie. En effet, produit par Jason Blum, l’histoire de ce film se concentrait sur douze individus plongés dans une chasse à l’homme, et pris pour cible par des milliardaires psychopathes. Mais on n’en est pas loin dans "Haunt" de Scott Beck et Bryan Woods.
Alors qu’on apprend qu’une fusillade a eu lieu en plein fête d’Halloween dans le sud de Los Angeles à Long Beach ce 29 octobre, faisant (pour l’instant) trois morts et neuf blessés, tandis que les deux suspects sont toujours en fuite, ce slasher suit une bande de six amis qui, le soir d’Halloween, décident de se rendre dans un maison hantée de "l’extrême". Sauf que, pas de chances pour eux, les comédiens sont de véritables psychopathes, défigurés sous leurs masques, près alors à les tourmenter, avant de les tuer un à un...
On est à même de se demander si ce genre d’histoire ne résulte pas de l’imagination de véritables psychopathes...
Car de pauvres innocents devront ainsi réaliser ici des épreuves où ils devront surmonter leurs peurs les plus profondes (ils faut croire que les méchants sont aussi télépathes, ou ont alors reçu le CV de leurs victimes à l’avance), et périront de façon ignoble, tandis que leurs bourreaux mutileront leur corps dans un amas de sensationnalisme sanguinolent. Et évidemment, comme bon nombre film du genre, cette sorte de "escape house" est prioritairement vécue aux travers des yeux d’un personnage souffrant préalablement de névroses. En effet, Harper (Katie Stevens, une chanteuse américaine ayant participé à la neuvième saison d’American Idol) est toujours hantée par une scène de laquelle a vu son père maltraiter sa mère, tandis qu’elle a quitté la maison familiale durant son enfance, et n’y a depuis jamais remis les pieds. Aussi, elle qui vient tout juste de largueur son compagnon qu’il maltraitait, pense être poursuivie par ce dernier... Heureusement pour elle, le beau (Jo)Nathan (Will Brittain, vu dans "Kong : Skull Island") sera là pour la protéger...
Malgré quelques situations entraînant des battements de paupières par la peur de ce qui va arriver, "Haunt", produit par Eli Roth ("Hostel", "Green Inferno"), ne brille guère par son originalité, et tourne en rond. À titre de comparaison, le film des acolytes Scott Beck et Bryan Woods rappelle celui de Gregory Plotkin, "Hell Fest", sorti l’année passée, dans lequel un groupe d’adolescents était traqué par un tueur en série masqué, cela dans un parc à thème horrifique, parcourant alors le pays pendant la saison d’Halloween. L’écriture souffre alors ici de facilités, que le montage, sans grande tension, tente de colmater. Mais sans succès, étant donné que l’impression que certaines scènes manquent à l’appel est bien présente. Et puis, si ce n’est le personnage principal, déjà maintes fois vu, on a que faire de ce qui arrive aux autres. On assiste alors en un traquenard de premier degré, pour de la boucherie.
Alors que "Haunt" sera programmé ce 31 octobre dans de nombreux complexes cinématographiques dans le cadre de leur "Halloween Night", voilà de quoi passer un demi-moment d’angoisse avec ce film qui, s’il n’est pas le pire dans le genre, et plaira peut-être aux amateurs de thriller à base de huit clos clownesque, ne risque pas de vous hanter bien longtemps.