Synopsis : Après 20 ans de mariage, Maria décide de quitter le domicile conjugal. Une nuit, elle part s’installer dans la chambre 212 de l’hôtel d’en face. De là, Maria a une vue plongeante sur son appartement, son mari, son mariage. Elle se demande si elle a pris la bonne décision. Bien des personnages de sa vie ont une idée sur la question, et ils comptent le lui faire savoir.
Acteurs : Chiara Mastroianni, Vincent Lacoste, Benjamin Biolay, Camille Cottin, Carole Bouquet, Marie-Christine Adam
Nous avons découvert en début de ce mois le pamphlet d’Eric Neuhoff, (très) cher cinéma français, paru chez Albin Michel et ce qu’il pense, notamment du cinéma d’Honoré...
De quoi être mal à l’aise alors que nous apprécions le cinéma de Christophe Honoré. Nous avons vu (comme il se doit ?) tous ses films (même si nous nous sommes ennuyé devant 17 fois Cécile Cassard (2002, mais découvert en 2011 !), avions apprécié Ma Mère tout comme Métamorphoses, avions été surpris par Homme au bain et possédons tous ses films (sauf Les Malheurs de Sophie). Si le réalisateur ne se contente pas d’un seul genre (!), il aime souvent jouer sur la musique, les émotions, les chansons...
Chambre 212 devrait diviser la critique (restant sauve l’attribution du prix d’interprétation à Chiara Mastroianni lors du dernier Festival de Cannes). C’est que nous sortons tout à la fois fasciné et agacé par le film. Comme si Honoré faisait du "Honoré" en nous disant qu’il le fait et le fait bien. L’on retrouve bien la patte du réalisateur qui offre ici une nuit fantastique, littéralement ! Une nuit qui permet non seulement de faire mémoire du passé, mais de le faire advenir à l’écran, jusqu’à remplir celui-ci ou plutôt une chambre d’hôtel. Avouons que c’est séduisant, ingénieux parfois, d’autant que les jeunes acteurs séduisent dans leurs interprétations et que, pour les adultes, Chiara Mastroianni (qui reste unique et donc atemporelle dans le film) et Benjamin Biolay sont convaincants, de même que Camille Cottin qui nous décevait souvent dans ces interprétations de type "Connasse, princesse des coeurs" !
Une sympathique réflexion (en miroir ?) sur le passé, ce qui aurait pu être si tel ou tel événement n’avait pas eu lieu, telle décision prise, ou tel choix effectué. Hélas, ce qui devait être avant tout une réflexion sur le couple devient second, voire secondaire, comme si le réalisateur avait abandonné son sujet en cours de route pour en faire un "bel objet". Et, sur ce coup-là, Eric Neuhoff s’en trouverait renforcé dans son pamphlet !