Synopsis : Une adaptation de la série télévisée à succès qui raconte le destin de la famille Crawley, riche propriétaire d’un grand domaine dans la campagne anglaise au début du XXe siècle.
Acteurs : Maggie Smith, Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Imelda Staunton, Laura Carmichael, Geraldine James, David Haig, Elizabeth McGovern, Allen Leech, Rob James-Collier...
L’on est souvent en droit de craindre le pire lorsque l’on adapte une série télévisée pour le cinéma. Ici, rien à craindre et l’on peut se rendre dans les salles les yeux fermés ou plutôt grands ouverts, ainsi que vos esgourdes ! Bien plus, il n’est pas nécessaire d’avoir vu la série pour découvrir ce Dowton Abbey ! C’est que l’action se situe en 1927, après les derniers épisodes de la série et aurait pu constituer ce que les Anglais proposent parfois dans leurs séries, "un épisode de Noël". S’il n’est pas nécessaire d’avoir vu la série, le plaisir de celles et ceux qui l’on suivie en sera quintuplé. C’est que l’on retrouve la majorité des personnages. Ceux-ci entrent en scène avec leur background de la série sans que le film alourdisse le propos pour les présenter.
L’intrigue se tient à une visite inattendue du roi à Downton Abbey qui va bouleverser l’aristocratie et ses serviteurs. Sans déflorer l’intrigue qui mêle le grave et le ludique, nous pouvons dire qu’il y aura des conflits entre le personnel de la Cour et celui de Dowton Abbey et que des coups vaches ne se perdront pas !
Michael Engler, le réalisateur, a pour lui l’expérience de quelques épisodes de la série, mais également de Six Feet Under et de Sex and the City et cela apporte beaucoup à son premier long métrage. S’associant à Julian Fellowes pour le scénario, lui qui a été à l’écriture de la série et qui a produit Gosford Park de Robert Altman (2001) ils nous offrent tous deux, avec une excellente brochette d’acteurs un très grand cru, un film d’exception dont l’humour anglais qui peut cacher sa perfidie sous des atours d’un beau langage et de jeux de mots impose de voir le film en version originale.
Nous sommes à un tournant, entre deux guerres, dans une société qui va devoir évoluer. A ce titre, un des personnages très intéressants est Thomas Barrow, majordome de Downton qui devait gérer et cacher son homosexualité. L’on sait gré à l’acteur Rob James-Collier d’avoir accepté de reprendre ce rôle alors qu’il regrettait beaucoup celui-ci, estimant à tort ou à raison qu’il risquait d’être enfermé dans des rôles de gays et de voir sa carrière se faner à cause de cela. Difficile de savoir pourquoi il a accepté, mais on lui sait gré de l’avoir fait, car il laisse entendre lors d’une conversation avec un amant (que l’on vous laisse découvrir) qu’il arrivera un jour où les choses changeront en Angleterre. En 2015, Imitation Game nous a permis de découvrir qu’il faudra beaucoup de temps pour cela !
Là-dessus, un film pour lequel on enverra bien du courrier par voie postale, pour le plaisir de lécher les timbres (mais il faut avoir vu le film pour comprendre).