Synopsis : Guatemala, 2018. Le pays vit au rythme du procès des militaires à l’origine de la guerre civile. Les témoignages des victimes s’enchaînent. Ernesto, jeune anthropologue à la Fondation médico-légale, travaille à l’identification des disparus. Un jour, à travers le récit d’une vieille femme, il croit déceler une piste qui lui permettra de retrouver la trace de son père, guérillero disparu pendant la guerre. Contre l’avis de sa mère, il plonge à corps perdu dans le dossier, à la recherche de la vérité et de la résilience.
Acteurs : Emma Dib, Armando Espitia, Aurelia Caal, Julio Serrano Echeverría
Il s’agit de notre troisième film guatémaltèque, après Ixcanul et Temblores de Jayro Bustamante. Ce dernier avait évoqué le contexte politique du Guatemala dans une interview qu’il nous avait accordée. Nuestras Madres est également un film politique qui hérite des talents de documentariste de César Diaz. "Celui-ci est né au Guatemala en 1978. Après des études au Mexique et en Belgique, il intègre l’atelier scénario de la FEMIS à Paris. Depuis plus de dix ans, il est monteur de fictions et de documentaires. Il a également réalisé les courts-métrages documentaires Semillas de Cenizas, présenté dans une vingtaine des festivals internationaux, et Territorio Liberado, lauréat du prix IMCINE au Mexique." Il livre ici son premier film de fiction.
César Diaz fait oeuvre de mémoire en évoquant le lourd passé de la guerre civile au Guatemala. Il entremêle une histoire collective, celle-là même qui amène le jeune anthropologue Ernesto à identifier els ossements des personnes disparues, et sa propre histoire individuelle, celle qui le relie à son père. Comment peut-il faire son deuil et le peut-il sans retrouver son corps ? C’est aussi la question du dédommagement des familles des victimes qui est abordée dans Nuestras Madres. Toutes choses qui sont quasiment tabou au Guatemala. Le film a reçu une majorité de critiques positives (pour ne pas être partial, il faut signaler que les invités de l’émission Les 4 sans coups de début novembre, membres du collectif Le Rayon vert, ont traité de ce film sur le thème du cinéma humanitaire en posant plusieurs questions que l’on peut découvrir dans le début du podcast).
Nuestras Madres a obtenu la Camera d’Or au Festival de Cannes de cette année, et que son réalisateur Belgo-Guatémaltèque a été sacré meilleur réalisateur au festival de Pingyao en Chine. Enfin, Nuestra Madres a été sélectionné pour représenter notre pays pour concourir à l’Oscar du meilleur film international.
NB : pour prolonger la réflexion, nous joignons le dossier presse (FR/EN) du film pour le Festival de Cannes.