Signe(s) particulier(s) :
– premier long métrage en tant que réalisateur pour l’américain Lino DiSalvo, lequel a notamment travaillé comme superviseur de l’animation sur "Raiponce" (2010) et chef de l’animation sur "La Reine des Neiges" (2013) ;
– à une exception près (en la personne de Moritz Borman), les producteurs de ce film, inspiré par la marque allemande de jouets créée en 1974 par Horst Brandstätter et Hans Beck, sont les mêmes que ceux du film d’animation "Le Petit Prince" (2015) de Mark Osborne. Et en l’occurrence, il s’agit donc d’une production majoritairement française, ce qui représente donc un projet d’envergure ;
– c’est le français Julien Bocabeille qui est ici chef d’animation, lui qui a dirigé une équipe de 56 animateurs au studio On Animation de Montréal, lequel a autrefois collaboré à l’animation sur de nombreux longs métrages DreamWorks, tels que "Dragons" (2010) et sa suite (2014), "Kung Fu Panda 3" (2016) ou encore "Baby Boss" (2017).
Résumé : Lorsque son petit frère Charlie disparaît dans l’univers magique et animé des Playmobil, Marla se lance dans une quête hors du commun pour le retrouver ! C’est le début d’une aventure pleine d’action et d’humour où Marla fera des rencontres inoubliables : un sympathique vendeur ambulant qui vit dans son food truck, un agent secret élégant et charismatique, un affectueux petit robot et une bonne fée fantasque seront autant de nouveaux amis qui l’aideront à échapper aux dangers qui la guettent.
La critique de Julien
Suite au succès considérable rencontré par "La Grande Aventure Lego" (2014), ce n’était qu’une question de temps avant que les jouets Playmobil débarquent sur les écrans. Mais suivi très rapidement par deux spin-off sortis tous les deux il y a deux ans ("Lego Batman, le Film" de Chris McKay et "Lego Ninjago, le Film" de Charlie Bean), et aux fortunes décroissantes, le dernier film en date "La Grande Aventure Lego 2", par les jouets (créés en 1932 par le charpentier danois Ole Kirk Christiansen), a pourtant été un échec commercial de taille, signe d’une lassitude déjà installée chez le public...
Mais cela, c’était après le lancement d’une adaptation de l’univers de la marque de jouets allemande Playmobil au cinéma, mêlant animation 3D et prise de vues réelles (pour le prologue et l’épilogue). Et le projet est d’autant plus risqué qu’il s’agit une production française à plus de 75 millions de dollars de budget de production, lequel sortira heureusement sur les écrans du monde entier à compter de cette semaine, dont aux Etats-Unis, mais seulement le 06 décembre prochain.
On ne peut malheureusement pas ne pas comparer "Playmobil, le Film" à la première adaptation cinématographique "super-géniale" de l’univers LEGO, réalisée de duo très prolifique Phil Lord et Chris Miller, et produite par la société LEGO elle-même, et Warner Bros. Animation. Bourré des références et de clins d’œil à la culture populaire, visuellement inventif, survitaminé, malin, irrévérencieux, parodique, et finalement inattendu, "La Grande Aventure Lego" avait à la fois conquis le public et la critique. Dès lors, le merchandising avait explosé autour des jouets et produits dérivés en tous genres... Mais cela, c’est une autre histoire, pourtant directement liée. Aujourd’hui, on découvre donc le premier film "Playmobil", lui qui est censé être le premier épisode d’une trilogie, tandis que le premier film était déjà censé sortir en 2017, et s’intituler "Playmobil : Robbers, Thieves & Rebels", tout en étant produit par On Entertainment, Wild Bunch et Pathé. Finalement, il n’en fut rien, jusqu’à aujourd’hui. Première réalisation de l’animateur Lino DiSalvo, on constate rapidement que cette adaptation ne joue absolument pas dans la même cours que celle de son indirect modèle.
En avant les histoires ? "Playmobil, le Film" a beau être trépidant, son scénario se contente de raconter un récit d’aventures au premier degré, assez long, sans audace dans son humour, très pauvre en enjeux, et encore plus en émotions. Saupoudré de passages chantés et de gentilles rencontres avec des personnages haut en couleur doublés par un casting vocal français très reconnaissable, il s’agit-là d’un film d’animation destiné aux plus petits, lesquels devraient rire des quelques gags rencontrés. Quant à l’animation, elle est plutôt colorée et bien exécutée, bien que l’univers des jouets en question est peu représentatif des nombreux thèmes qu’il développe en magasin, car ici représenté à trop grande échelle. De plus, les limites physiques des figurines Playmobil ont dû être modifiées pour les rendre plus vivantes, ce qui a tendance à leur faire perdre leur originalité visuelle (excepté dans la scène d’ouverture, lorsque Marla se découvre un corps peu flexible de Playmobil).
L’argument d’une adaptation cinématographique n’est donc pas ici de taille. À ce tarif-là, autant que vos enfants se fassent leur propre film à la maison, avec leurs jouets Playmobil. L’aventure n’en sera que plus héroïque et imaginaire, et d’autant plus familiale si vous la partagez avec eux ! Sans parler de la double économie que vous allez y faire (cinéma et... jouets) !