Signe(s) particulier(s) :
– cinquième long métrage d’animation pour le réalisateur américain Kelly Asbury, dont le dernier en date était "Les Schtroumpfs et le Village Perdu" (2017), et premier film d’animation produit par la société STX Entertainment ;
– s’inspire de la marque de jouets en peluche "UglyDoll", créée par David Horvath et Sun-Min Kim en 2001, laquelle est rapidement devenue culte dans le monde entier, et a même été élue Jouet de l’année par la Toy Industry Association en 2006 ;
– le film, en version originale, présente des musiques originales de Kelly Clarkson, Nick Jonas, Blake Shelton, Janelle Monáe, Bebe Rexha, Pentatonix, Anitta et Why Don’t We, tandis que la partition est composée par Christopher Lennertz ("Alvin et les Chipmunks", en 2007).
Résumé : À Uglyville, on aime tout ce qui est bizarre, on célèbre les particularités et la beauté cachée ailleurs que dans les apparences. Moxy, une drôle de petite créature à l’esprit libre, et ses amis les UglyDolls vivent chaque jour dans un tourbillon de joie et de bonne humeur, savourant la vie et ses possibilités infinies. Moxy est parfaitement heureuse dans cet endroit où personne n’est comme tout le monde. Mais sa curiosité naturelle la pousse à se demander ce qui peut bien se trouver de l’autre côté de la montagne où se niche Uglyville. Accompagnée de ses amis, elle va découvrir un autre monde, Perfection, une ville où les poupées ordinaires sont élevées pour être idéalement conformes aux critères conventionnels afin de séduire les enfants. Moxy et ses copains vont être soumis aux manipulations de Lou, la poupée idéale chargée de former les nouvelles recrues. À Perfection, les UglyDolls vont se retrouver confrontés à la différence, au rejet et à l’envie d’être aimés, mais ils finiront par comprendre qu’il n’est pas nécessaire d’être parfait pour être extraordinaire et que la seule chose qui compte, c’est qui l’on est vraiment.
La critique de Julien
Rares sont les films d’animation qui connaissent de nos jours des échecs retentissants... D’ailleurs, on était les premiers à être surpris de voir que "UglyDolls" se vautrait royalement aux Etats-Unis, d’autant plus quand on sait que les films musicaux y sont appréciés, surtout avec un tel casting vocal, emmené par des artistes aimés de la jeune génération, tels que Nick Jonas (des Jonas Brothers), Bebe Rexha, Charli XCX ou encore de la moins jeune, avec Kelly Clarkson, Blake Shelton, Janelle Monáe, ou encore Pitbull. Pourtant, force est de constater que les aventures de Moxy et de ses amis, qui rêvent du "Grand Monde", dans lequel chaque poupée est choisie par un enfant pour être aimée, n’ont pas attiré les foules.
Re-contextualisons : à Uglyville, les poupées déformées trouvent refuge dans monde idéaliste et optimiste. Pourtant, Moxy, d’une curiosité insatiable, et d’une confiance illimitée, est persuadée qu’il existe autre chose, et "qu’il y a un enfant pour chaque poupée, et une poupée pour chaque enfant". Elle décide alors d’entrer dans le conduit où les nouvelles poupées laides arrivent quotidiennement, pour ainsi voir si cela mène au "Grand Monde". Elle se retrouvera alors avec ses amis à l’Institut de la Perfection, où des poupées anthropomorphistes passent par de nombreux tests afin de passer l’ultime épreuve du "Gauntlet", dans une maison à taille humaine, afin de devenir la poupée parfaite. Or, le chef de l’institut, Lou, superficiel, mais adorable en apparence, leur déclarera qu’elles ne peuvent pas participer au concours, étant donné qu’elles ne répondent pas aux normes de beauté requises. Mais la volonté de Moxy obligera Lou à les laisser participer, mais à contre-cœur, lequel va alors tout faire pour l’arrêter... Mais c’est sans compter sur l’aide d’une poupée (presque) parfaite appelée Mandy, qui acceptera d’aider les "Uglydolls".
Pour le coup, les messages d’acceptation de soi sont légion dans ce film d’animation sirupeux mais attachant, puisqu’il est ici question de trouver sa propre vérité, de défauts qui font la beauté, ainsi que d’amour, de compassion, et d’imperfection. En l’occurrence, le film de Kelly Asbury souligne ici ces thèmes au fluo indélébile, dans une histoire originale signée tout de même par Robert Rodriguez (réalisateur du récent "Alita : Battle Angel", ou encore de "Sin City"), mais où "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" (excepté Lou). Bref, ça déborde de joyeusetés et bons sentiments, et de partout ! Et dans le genre "jouets qui cherchent un propriétaire à aimer et qui l’aimera", on a vu récemment bien plus subtil et profond dans "Toy Story 4" de Josh Cooley, au travers du personnage de Gabby Gabby, doublé par Angèle. Mais bon, restons optimiste, et disons naïvement que ce genre de films, véhiculant l’importance d’accepter l’autre avec ses différences, et de s’accepter tel que l’on est, est toujours utile.
Et puis, ce film d’animation très coloré et expressif possède un argument de taille. En effet, cette gentille petite histoire est contée au travers d’une multitude de scènes chantées, emmenées par une bande-originale qui tapera directement dans les oreilles des plus petits, étant des paroles au premier degré, et des productions très efficaces et entraînantes.