Signe(s) particulier(s) :
– suite du film d’Étienne Chatiliez "Tanguy", sorti en 2001, et vu pas 4,3 millions de spectateurs en France.
Résumé : 16 ans plus tard, Tanguy, qui a maintenant 44 ans, revient chez ses parents avec sa fille Zhu sous le bras car Meï Lin l’a quitté. Catastrophés de voir leur "tout-petit" dans cet état, Paul et Édith font tout pour lui redonner goût à la vie, sans réaliser que ce faisant, ils tressent la corde pour se pendre. Car Tanguy recommence à se sentir bien chez ses parents…
La critique de Julien
Quand on y pense, c’est quand même au film "Tanguy" d’Étienne Chatiliez sorti en 2001 que l’on doit le nom du phénomène désignant (dans le langage familier) un jeune adulte qui a du mal à quitter le foyer familial. Il y a dix-huit ans (seize au sein de l’histoire), Tanguy (Eric Berger) en faisait déjà voir de toutes les couleurs à ses parents Edith (Sabine Azéma) et Paul (André Dussolier), en refusant, à l’approche de ses trente ans, de quitter le nid familial. Après avoir notamment essayé de le dégoûter de la maison, de lui gâcher ses nuits, de semer la zizanie dans sa vie amoureuse, de l’humilier ou encore de l’expulser, le jeune homme finissait par quitter la maison, de lui-même. Et heureusement, étant donné que ses parents, à bout de nerfs, avaient été jusqu’à recruter quelques gros bras pour se charger de lui... Mais comme un bonheur n’arrive jamais seul, Edith et Paul allaient à la place voir débarquer chez eux la grand-mère Odile (la mère de Paul), à temps plein, étant donné une chute dans sa salle de bain, nécessitant une rééducation de plusieurs mois... Pendant ce temps-là, son petit-fils allait se construire une vie à Pékin, où il s’est marié avec une Chinoise, et avec laquelle il allait avoir un enfant...
Mais voilà qu’aujourd’hui, Tanguy se retrouve célibataire, étant donné que Meï Lin l’a quitté, lequel prendra alors la décision de revenir chez ses parents, avec sa fille Zhu sous le bras...
Suite directe de ces événements, "Tanguy, le Retour" débarque aujourd’hui dans nos salles, pour le meilleur, et pour le pire...
On prend (presque) les mêmes, et on recommence. Alors que Margherite (Annelise Hesme) revient, mais que la grand-mère Odile n’est plus (l’actrice Hélène Duc étant décédée en il y a cinq ans), le long métrage d’Etienne Chatiliez reprend les tics du premier volet, autour desquels il a construit (toujours avec l’aide de Laurent Chouchan) une prolongation. Même si Edith et Paul souffre de quelques problèmes d’arthrite, de prostate ou de mémoire, les amoureux coulent alors des jours paisibles et heureux dans leur appartement, jusqu’à l’arrivée de leur fils. D’abord en empathie avec ce qui lui est arrivé, ils ne tarderont pas à se souvenir des épisodes du passé, tandis que Tanguy tardera à reprendre sa vie en main, et donc à tout faire pour quitter le foyer, avec sa fille, Zhu, elle qui en fera aussi voir de toutes couleurs à ses grands-parents, malgré ses beaux airs (mais sans ses lunettes)... Certes, Odile n’est plus là, mais les commentaires désobligeants, eux, le sont bien ! Et ils sont portés par les deux couples d’amis de golf d’Edith et Paul, parmi lesquels on retrouve, avec grand plaisir, la comédienne Frédérique Tirmont, laquelle double notamment Emma Thompson et surtout Meryl Streep au cinéma. Les proverbes chinois de Tanguy sont également de retour, lesquels viennent apaiser les esprits, tandis que Zhu semble avoir déjà pris la relève de son papa à ce niveau-là. D’autres clins d’œil au premier volet viennent parcourir le film, bien qu’il n’arrive pas à son niveau.
On a bien du mal à trouver un quelconque intérêt à cette suite, d’autant plus que les gags ne vont pas aussi loin que ceux qu’avaient déjà réalisé Edith et Paul pour se liquider de leur fils. On se souvient notamment qu’Edith avait, à l’époque, consulté un psychiatre pour lui expliquer ses rêves de meurtres et/ou de mutilation envers son fils...
Ici, on est loin de ça, où en tout cas pas aussi sec. Ça doit sans doute être l’âge, tandis les époux semblent aussi réagir à quart de tour, alors que Tanguy semble ne plus être le même, bien que l’écriture de son personnage ne nous permet pas d’en être certain. Malgré quelques petites méchancetés de leur part, Tanguy n’aura pas trop de soucis à se faire (autres qu’amoureux). Et c’est d’ailleurs ce que l’on regrette, tandis que le film traîne en longueur ses présentations, et que les dialogues ne volent jamais bien haut.