Signe(s) particulier(s) :
– la genèse du scénario du film remonte à 2002, lorsque les deux scénaristes avaient vendu les droits de leur œuvre à la société de production américaine Montecito, tandis que le projet est resté dans les tiroirs jusqu’en 2016 au moment où le réalisateur de film d’animation belge Ben Stassen a racheté le scénario, et l’a retravaillé, notamment vis-à-vis des résultats des élections américaines, étant donné le rôle du Président des Etats-Unis dans le périple de Rex ;
– huitième film du studio bruxellois nWave, tandis que leur prochain métrage sera la suite de "Bigfoot Junior" (2017), intitulée "Bigfoot Superstar", et que "Royal Corgi" connaîtra également une suite.
Résumé : Les aventures de Rex, le chien préféré de Sa Majesté, qui perd son statut de favori et se retrouve perdu dans un chenil au milieu de chiens abandonnés. Sa quête pour retourner à Buckingham et retrouver les faveurs de la Reine l’amènera à affronter de nombreux dangers mais aussi à rencontrer l’amour.
La critique de Julien
Comme se fut déjà le cas pour "Sammy 2", Ben Stassen retrouve Vincent Kesteloot pour la co-réalisation du dernier-né du prolifique studio belge d’animation nWaves, à qui l’on doit notamment "Le Manoir Magique" (2013) ou "Robinson Crusoé" (2015). Avec une durée de production de film d’environ deux ans contre en moyenne quatre à cinq pour tout autre film d’animation, le studio est bien parti pour exister face aux mastodontes que sont Disney, Dreamworks Animation ou encore Sony Pictures Animation. De quoi lui en donner davantage la possibilité, le film vient battre son record historique de fréquentation au Benelux après une salve d’avant-premières durant les vacances de Carnaval en Belgique, et surtout une sortie au Pays-Bas le 13 février dernier, où plus de quatre-cent mille spectateurs se sont déplacés dans les salles ! Fort de ce succès, le corgi préféré de sa Majesté la Reine d’Angleterre reviendra d’ailleurs nous refaire un petit coucou dans les salles obscures. Mais avant ça, qu’en est-il du premier du nom ?
"Royal Corgi" ne brille certainement pas pour son scénario, mais les aventures canines de Rex plairont facilement aux plus petits, tandis que les adultes se consoleront de quelques clins d’œil qu’eux seuls pourront comprendre, étant donné qu’on y croise la Reine Elizabeth II et son époux le Prince Philip duc d’Édimbourg, tout comme une parodie gentiment piquante du Président des Etats-Unis Donald Trump et de son épouse Melania.
Au départ exaspérant, le développement du personnage de Rex gagne en épaisseur au fil de l’aventure qu’il va vivre, lui permettant dès lors une évolution intéressante, et presque nouvelle pour le studio envers l’un de ses caractères (et d’autant plus qu’il s’agit ici d’un animal). Et ça, c’est déjà une nouvelle réussite en soi.
Cocasse et relativement divertissant, le périple du petit toutou (doublé par la douce voix à la fois snob et naïve de Guillaume Galienne) manque cependant de chien. Prévisible et premier degré, le film ne peut pas rivaliser avec la profondeur scénaristique des grosses productions d’animation telles que "Coco" (2017) ou "Là-Haut" (2009). Par contre, le film n’a visuellement pas à rougir, même si son budget ne lui permet pas de faire des folies, voire de sortie d’un contexte narratif réaliste pour alors nous emmener dans un univers imaginaire. On est davantage ici dans de l’animation traditionnelle et familière, mais bien exécutée.