Signe(s) particulier(s) :
– inspiré de l’histoire vraie de deux familles qui se sont enfuies d’Allemagne de l’Est pour passer à l’Ouest à la date du 16 septembre 1979, et à bord d’une montgolfière artisanale, en l’espace de 28 minutes, sur une distance de 18 kilomètres ;
– seconde fois que cette histoire est adaptée au cinéma après le film estampillé Disney "La Nuit de l’Evasion", de Delbert Mann, sorti en 1982 ;
– alors que les familles Strelzyk et Wetzel ne se parlent plus, le réalisateur a réussi à les impliquer à différents degrés du processus de création du film, étant donné qu’il lui est parvenu de visiter l’ancienne maison et le sous-sol des Strelzyk (là où l’engin volant a été fabriqué), tout comme de consulter des photos et croquis des trois montgolfières réalisées, ainsi que des dossiers écrits par la Stasi (ministère de la Sécurité de la République démocratique allemande - RDA), sauvés par Joachim Gauck, nommé à l’époque comme premier commissaire fédéral chargé des archives de la Stasi après sa dissolution, et notamment président de la République fédérale d’Allemagne de 2012 à 2017 ;
– alors que les deux familles avaient vendus les droits d’adaptation cinématographique en exclusivité à Disney, le réalisateur du film Michael Bully Herbig
est allé voir Roland Emmerich ("2012", "Independence Day"), lequel a obtenu, par deux de ses anciens associés de production de chez Sony et Warner, les droits d’un remake allemand de cette histoire.
Résumé : 1979. En pleine guerre froide, deux familles ordinaires d’Allemagne de l’Est rêvent de passer à l’Ouest.
Leur plan : construire une montgolfière et survoler la frontière.
Une histoire incroyable. Une histoire vraie.
La critique de Julien
1979, en pleine Guerre Froide. Tandis que l’Allemagne est séparée par le mur de Berlin, alors érigé en 1961 par la République démocratique allemande (RDA) afin d’empêcher l’exode croissant de ses habitants vers la République fédérale d’Allemagne (RFA), deux familles tentent de quitter la ville Pößneck, située à Thuringe, à l’Est, et de rejoindre la frontière. Alors que le Stasi (ministère de la Sécurité de la RFA) a reçu l’ordre formel d’abattre tout fugitif essayant de fuir ses terres, les familles Strelzyk et Wetzel mettent tout en œuvre pour construire une montgolfière en toute clandestinité dans un sous-sol de maison. Or, après une tentative vaine des Strelzyk de fuir à bord de l’un d’eux, le Stasi découvrira le cadavre de l’engin volant écrasé dans la forêt, lequel se mettra alors à leur traque, sous la direction du terrible lieutenant-colonel Seidel. Débute alors pour les deux familles une course contre la montre pour réaliser une nouvelle montgolfière, et trouver enfin la liberté.
"Le Vent de la Liberté" nous immerge directement dans une des pages les plus sombres de l’Histoire allemande. Le film de Michael Bully Herbig nous rappelle l’étouffant climat de dictature qui régnait dans l’Allemagne de l’Ouest, empêchant ses citoyens de la fuir par tout moyen. Or, pour réaliser un tel coup d’évasion et un "sacré effort", la méfiance et le silence étaient de mise dans cette société conservatrice, sous écoute par les autorités, et où chacun des membres pouvaient faire partie du Stasi, lui qui surveillait sa population de près.
Alors que les meubles étaient les mêmes chez tous, et que la voiture de prédilection pour tout le monde était la Trabant, la RDA embrigadait ses jeunes, et empêchait ses citoyens de vivre libres, les privant de toute liberté d’expression.
D’un point de vue politique, si le film ne pousse pas le bouchon très loin, la reconstitution suffit à elle seule pour ressentir les principaux enjeux auxquels la population de l’Est allemand devait faire face. Il est davantage ici question d’un film qui prône l’acte héroïque de deux familles, souhaitant alors que leurs enfants vivent libres. D’ailleurs, le film se construit davantage comme un film à suspense plutôt qu’un film historique, et quelque peu romancé pour le besoin du spectacle, mais véridique dans ses grandes lignes. Sans temps mort, "Le Vent de la Liberté" parvient à capter toute notre attention et à ne plus nous lâcher jusqu’au dénouement.
Tandis que la réalisation s’apparente à du cinéma hollywoodien, Michael Bully Herbig enchaînent les plans larges et cadrés, tout comme les gros plans sur les visages de ses acteurs, sur lesquels transparaît un maximum de tension. Il faut bien dire qu’avec l’acteur Thomas Kretschmann dans le rôle du lieutenant-colonel Seidel, il y a de quoi paniquer, lui qui représente l’impitoyable obstacle des deux familles. Bien décidé à mettre la main sur les déserteurs, son personnage dresse les poils à chacune des apparitions, et cela aussi bien pour son côté impulsif que pour son amour-propre et démesuré pour l’Allemagne de l’Est, pour lequel il est prêt à tout...