Signe(s) particulier(s) :
– troisième long métrage du cinéaste américain Nicholas McCarthy après "The Past" (2012) et "At the Devil’s Door" (2014).
Résumé : Une mère, Sarah, s’occupe de son fils mentalement perturbé, Miles. Il pense que le diable a pris possession de son corps. Pour sa sécurité et celle de sa famille, Sarah va devoir lutter contre son instinct maternel et chercher à comprendre pourquoi son fils s’est tourné vers les forces occultes.
La critique de Julien
Malgré le manque d’originalité du scénario, exploitant le potentiel angoissant et étrange des enfants dans le cinéma de genre, "The Prodigy" est ce petit thriller horrifique qu’on n’attendait pas, idéal pour se faire peur entre amis !
Le film s’ouvre alors que deux événements se déroulant en simultané : en Ohio, une femme parvient à s’enfuir d’une maison isolée où elle était victime d’un psychopathe amateur de mains coupées (elle lui laissera d’ailleurs sa main gauche), suivi par l’abattage du meurtrier pas les forces de l’ordre, tandis qu’un quart d’heure plus tard, à Montgomery, des parents deviennent les parents d’un petit Miles. Évidemment, le parallèle n’est pas anodin, et nous laisse deviner le lien qui en découle. Le jeune garçon ne connaîtra dès lors pas une croissance normale (comme celle des enfants de son âge), tandis qu’il développera des capacités intellectuelles hors-normes, à défaut de relationnelles, et que d’étranges phénomènes viendront perturber le quotidien de ces parents aimants, notamment lorsque Miles se mettra à parler une langue inconnue durant son sommeil, d’une voix d’outre-tombe...
Dédoublement de la personnalité, possession ou encore réincarnation sont au cœur de ce petit film de genre très efficace. "Petit", car "The Prodigy" ne bénéficie pas d’un budget de production énorme, ni d’un réalisateur à grande renommée, et encore moins d’une promotion à sa guise. Malgré cela, ainsi que du caractère banal sur lequel il s’appuie (les enfants dans le cinéma de genre), le film de Nicholas McCarthy s’en sort avec les honneurs par rapport à son objectif principal, soir celui de faire peur.
Porté par l’actrice Taylor Schiling, vue dans la série "Orange is the New Black" ou encore dans le film "Argo" (2012) de Ben Affleck, le film met véritablement en valeur le jeune Jackson Robertt Scott, révélé dans le rôle de Georgie dans "Ça" (2017) d’Andrés Muschietti (la seconde partie arrivera en septembre prochain dans les salles). Le jeune acteur, passant d’une personnalité extrême à l’autre, est assez flippant, et parvient même, à plusieurs reprises, à nous donner des sueurs froides. C’est que son personnage est habité par une entité qui tente de lui monopoliser entièrement l’enveloppe corporelle, et qui, lorsqu’elle y arrive, pendant la nuit, lui fait faire des choses horribles... Mais pour découvrir le pourquoi du comment, on vous invitera à découvrir le film en salle !
Avec quelques bonnes idées de mise en scène, quant à elle relativement sobre et à l’ancienne, et une ambiance doucement angoissante, "The Prodigy" joue avec malice du face-à-face entre parents/enfant(s) confrontés à des phénomènes qui les dépassent, mais qu’ils tentent de comprendre, jusqu’à un point de non-retour. Très réussi dans son dosage de terreur, le film parvient donc à nous faire sursauter, tandis qu’on en apprécie énormément le final, sortant des sentiers battus des récents films du même acabit. À côté de cela, des ficelles scénaristiques sont utilisées en grande pompe, tandis que l’écriture (surtout des personnages secondaires) n’est guère épaisse.