Synopsis : Sébastien Nicolas a toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre. Mais il n’a jamais eu d’imagination. Alors il copie. Il observe, suit puis imite les gens qu’il rencontre. Il traverse leurs vies. Mais certains voyages sont sans retour.
Avec : Mathieu Kassovitz, Diego Le Martret et Marie-Josée Croze.
Qui suis-je ? Mon nom est personne !
Qu’en faire ? Que faire !
Telles sont les questions qui pourraient venir à l’esprit du protagoniste principal d’un film (dont le réalisateur était aux commandes de Le prénom - dont il était aussi co-scénariste avec Alexandre De La Patellière qui l’était également sur ce premier film) qui interroge sur l’identité.
Le héros (façon de parler) est Sébastien Nicolas. Il est un agent immobilier qui a l’art de passer inaperçu, à son corps défendant si j’ose jouer sur les mots. Après s’être fait un nom sur un prénom, voici que le réalisateur nous propose l’histoire d’un homme sans nom... ou plutôt qui prend le nom (et la vie des autres). Chez lui, à son domicile, clean et sans aspérité, il est seul. Il ne prend vie qu’en prenant celle des autres avec un art du grimage (et il faut louer ici tout le travail de maquillage et de grimage - de longues heures pour le grimeur et le comédien - qui nous fait découvrir que l’on peut se passer d’effets spéciaux et d’ordinateurs pour proposer au spectateur des choses très bien faites). Il faut ajouter une double performance puisque, outre ceux dont il prend l’identité - temporairement, il va, à l’écran jouer le double rôle d’Henri de Montalte, violoniste et de Sébastien Nicolas, jouant Henri de Montalte... (cette année aura donc permis de traiter du thème du double dans plusieurs films !). Ce double ! travail aura exigé beaucoup des maquilleurs et prothésistes et de l’acteur lorsqu’il fallait tourner le champ et le contrechamp dans la même journée.
On ne peut dévoiler l’intrigue du film (mais libre à chacun de lire les revues qui sortent ce mois et qui consacrent des articles à ce film) dans lequel il faut rentrer pour découvrir cette homme assoiffé d’identité perdue et jamais trouvée, finalement. Ce sera dans la relation avec Henri de Montalte, avec son fils, son ex-compagne et... son chien qu’il pourra au mieux déployer et exalter sa double identité jusqu’à se perdre définitivement au prix d’un fils perdu et (re)trouvé ! Tout cela se comprendra à l’écran et singulièrement à la fin du film où le spectateur découvrira qu’aucune identité ne peut être enfermée dans une prison humaine.
A noter la prestation du jeune Diego Le Martret qui est également violoniste dans la vie réelle.